Laque de Coromandel
Télécharger en PDFCréés à partir du XVIIe siècle en Chine, le nom des laques dits « de Coromandel » fut donné par les anglais d'après le nom de la côte orientale de l'Inde où les laques étaient chargés sur les navires de la Compagnie des Indes afin d'être exportés vers l'Europe. Ces laques connurent un succès certain en Europe aux XVIIè et XVIIIè siècles, notamment sous la forme de cabinets ou de grands paravents pouvant atteindre des dimensions impressionnantes. Arrivées en Europe, certaines de ces réalisations furent démembrées afin d'orner des commodes et autres meubles.
La technique du laque de Coromandel, dont les réalisations étaient effectuées directement en Chine, consiste à recouvrir le bois d'un tissu fin maintenu par un enduit de colle végétale. La laque était ensuite posé par couches successives. Le décor est enfin peint et cerné de profondes incisions.
Avec le succès du laque de Coromandel, les artisans européens tentèrent de recréer, dans leurs ateliers, cette technique. C'est ainsi que naquit le "Vernis Martin", mis au point par les Frères Martin en 1728 à Paris. Vernis moins coûteux que les véritables laques de Chine ou du Japon, le Vernis Martin fut largement utilisé par les ébénistes pour la décoration des meubles et commodes, notamment sur les parties galbées (les laques ne supportant pas d'être trop arrondis).
Ce n'est qu'au début du XXe siècle que le laque de Coromandel fut utilisé par les artistes européens. Il connut une belle heure de gloire entre 1910 et 1930, durant la période Art Déco.