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Fernand Thesmar est né le 3 mars 1843 à Chalon-sur-Saône où il grandit jusqu’à ses neuf ans auprès de son père d’origine allemande, Wilhem Thesmar, banquier, sa mère et ses frères et sœurs. A la suite de revers, la famille doit déménager et s’installer à Mulhouse en 1852, ville où Fernand commence ses études. Passionné de chimie, on lui conseille d’entrer à la manufacture de MM. Heimalnn frères, bien connue à Mulhouse où l’on formait dans un atelier spécial des élèves chimistes. Malheureusement à raison de 5 000 francs par an sur cinq, Thesmar se voit obligé de renoncer. Il entre alors en apprentissage à 14 ans dans la maison Schwartz-Huguenin, grande manufacture d’impressions sur étoffe et de tenture d’ameublement pour y apprendre la profession de dessinateur industriel. Son maître à la fabrique, Ulrich Tournier, peintre de fleurs le fait disséquer et dessiner la plante avec ardeur, l’obligeant à une analyse anatomique des formes et à une copie minutieuse de la nature.

En 1860, après quatre ans de service, Fernand Thesmar, souffrant de l’atmosphère étouffante de la vie de fabrique, quitte Mulhouse et arrive à Paris, il a 17 ans. Il entre d’abord dans les ateliers de dessin industriel pour étoffe puis se fait admettre chez Cambon, le décorateur de théâtre, avec qui il travaille à l’ornementation d’appartements. Il le quitte vers 1866 pour aller dessiner des cartons de tapisserie chez Beauquier et Delforce. Durant ces années un travail exceptionnel lui est commandé pour l’Empereur Napoléon III : des dessins à relever pour l’ouvrage de la Vie de César. Néanmoins, en 1868, il retourne à l’industrie des tapis en acceptant le poste de directeur à la manufacture des tapisseries d’Aubusson appartenant à Hyemeniz et Beaurepaire qu’il occupera jusqu’en 1870.

Après s‘être engagé pendant la guerre dans 2e régiment du génie, Thesmar revient à Paris et réalise des cartons de tapisserie pour la maison Braquenié. La vie est rude car les commandes ne sont pas toujours bien payées. Une certaine renaissance financière apparaît quand il entre en 1872 chez le fondeur d’art Barbedienne où il trouve définitivement sa voie en abordant l’étude de l’émail. Il est alors chargé de fournir les modèles des œuvres réalisées par le moyen des émaux cloisonnés. Ce genre de technique est nouvelle pour l’émailleur du XIXe siècle, il s’agit d’une fabrication inconnue à apprendre, un métier à reconstituer entièrement et dans lequel on compte beaucoup d’imprévus, incertitudes et hasard de cuisson.

Il envoie l’année suivante, lors de l’Exposition Universelle de Vienne en 1873, un grand plateau figurant un coq de Chine ou un faisan doré, félicité par les rapports officiels. Ce plat fut également présenté lors de l’Exposition de l’Union Centrale des Arts Décoratifs de 1874 et au Salon de 1875.

Il présente à l’Exposition Universelle de 1878, trois compositions : Un Canard Sauvage, le Printemps et l’Automne. Elles rencontrent un très vif succès consacrant la réputation naissante de Thesmar et frappent le public par le choix de l’émailleur de présenter un décor bien français traduit par un procédé exotique. Au Salon de 1879, il expose une œuvre importante, un Lansquenet du XVIe siècle, acheté par l’État pour le musée de Sèvres. Son association avec la maison Barbedienne prend par la ensuite fin dans les années 1880.

 

Thesmar se retire alors dans son atelier au 25 rue Montrosier à Neuilly pendant quelques années difficiles. Sur le point d’être expulsé par son propriétaire, l’anglais Chiled le met en contact avec les antiquaires Sichel qui reprennent le bail et signent un traité avec l’artiste par lequel ils s’engagent à lui prendre toute sa production durant une période déterminée. En 1888, il réalise sa première œuvre en émail translucide : une toute petite tasse vendue par les Sichel à un anglais, M. Morisson qui se met alors à rechercher dans tout Paris son auteur. Il finit par retrouver Thesmar à qui il propose de venir à Londres pour lui réserver la primeur de ses réalisations. Il resta ainsi deux/trois ans à Londres et revint ensuite en France où il reçoit un accueil chaleureux.

Intéressé par la décoration de porcelaine, il commence une nouvelle aventure avec Charles Lauth qui dirige la Manufacture de Sèvres où il travaille jusqu’en 1893. Il reste aussi indépendant et utilise des blancs de la manufacture mais aussi de Camille Naudot, chercheur de la fin du XIXe siècle qui avait installé une fabrique au Raincy. En 1891, il dépose sa marque, le monogramme formé de deux F majuscules adossés réunis par un T qu’il employait déjà, dès 1875 pour ses émaux sur cuivre. L’année suivante, l’École des Arts Industriels de Genève lui demande alors de donner un cours sur l’émail, offre qu’il accepte.

Reconnu pour son talent, il reçoit, en 1895 la croix de Chevalier de la Légion d’honneur et lors de l’Exposition Universelle de 1900, il est classé hors concours. Il y exposait dans la vitrine de la Manufacture de Sèvres ainsi que dans la sienne propre et était juré titulaire de la section orfèvrerie.

L’artiste s’intéresse également au début du siècle à la conception de bijoux auxquels il applique son goût de la nature. Il expose pour la dernière fois à l’Exposition Universelle de 1904 à Saint-Louis aux États-Unis. Son travail aussi remarqué outre Atlantique, un poste d’enseignant lui est proposé qu’il refuse. Il meurt subitement, huit ans plus tard, le 6 avril 1912 à Paris.


Bibliographie

Victor Champier, « Les artistes décorateurs : Fernand Thesmar » in la Revue des Arts Décoratifs, décembre 1896

 

Plinval de Guilleton, « Fernand Thesmar, émailleur sur cuivre, or et porcelaine » in L’estampille, l’Objet d’art, 1994

Photographie de Fernand Thesmar Bibliothèque du musée des Arts Décoratifs, Paris
André-Fernand THESMAR, et Ferdinand BARBEDIENNE - Plat aux mésanges et au papillon, vers 1872-1880
Galerie Marc Maison

Fernand Thesmar, Tasse en émail translucide, 1892
Musée d'Orsay, Paris

Fernand THESMAR, Cache pot en céramique au décor floral en émail appliqué
Galerie Marc Maison

André-Fernand THESMAR et Ferdinand BARBEDIENNE - Assiette au perroquet, vers 1872-1880
Galerie Marc Maison

Fernand THESMAR, Cache pot en céramique émaillée au décor floral Galerie Marc Maison
Extrait de la Revue des Arts Décoratifs, Février 1896
Monogramme de Thesmar déposé en 1891 mais utilisé depuis 1875