Bleu Fleuri
Télécharger en PDFMarbre rare au fond clair, le Bleu Fleuri tire son nom de la fraîcheur de sa teinte. Toujours vanté pour sa couleur délicate, il est également connu pour offrir différentes formes de veines en fonction de la façon dont le bloc est entamé. Ces veines, parfois noires, peuvent en effet être « tantôt rectilignes ou contournées, tantôt en réseau ou panachées », spécifie Auguste Blanqui dans son Dictionnaire du commerce et de l'industrie (1839).
D’après son témoignage, le Bleu Fleuri est au XIXe siècle « très estimé dans le commerce et d'un emploi considérable ». Il s’agit en effet typiquement d’un marbre très employé pour les cheminées d’appartement du XIXe siècle. De façon secondaire, il est employé pour orner des objets.
C’est par exemple le marbre choisi par l’Empereur Napoléon Ier pour la cheminée qui orne sa chambre à coucher au Château de Compiègne. Dans les catalogues de ventes de la seconde moitié du siècle, on retrouve mentionné des meubles réalisés en Bleu Fleuri, tels que guéridon, gaine (colonne carrée), cheminée de style Louis XIV , Cheminée Pompadour , ou de style Louis XV .
Souvent comparé au Bleu Turquin , il est extrait comme ce dernier à Seravezza en Toscane, près de Carrare, également connue pour fournir le plus précieux des marbres, le Blanc de Carrare . En France, il a été extrait dans les Hautes Pyrénées et en Isère. Extrait également à Louvie dans les Basses-Pyrénées et exporté au Royaume-Uni, il a pu occasionnellement être utilisé pour la statuaire.
Blanqui fait enfin remarquer que le Bleu Fleuri s’ « emploie aux mêmes usages que le Bleu Turquin ; mais il est d'un plus grand luxe » ; une remarque assez récurrente. Le Bleu Fleuri est vendu au XIXe siècle aux mêmes prix que la Brèche violette .
Bibliographie
J. Dubarry de Lasalle, Identification des marbres, Ed. H. Vial, Dourdan, 2000
J. Dubarry de Lasalle, Utilisation des marbres, Ed. H. Vial, Dourdan, 2005
Blanqui, Dictionnaire du commerce et de l'industrie, 1839.
A. Dufrénoy, Traité de minéralogie, Paris, Victor Dalmont, 1856.
Charles Barbot, Traité complet des pierres, 1862.
- Vente partielle de cheminées et objets d'art, Paris, 28-30 novembre 1887.