Pièces de boiseries
Télécharger en PDFVéritables éléments d’architecture intérieure, les pièces de boiseries ont été popularisées à la Renaissance pour les cabinets d’étude ou de curiosité. Le château de Blois est ainsi connu pour ses panneaux de boiseries recelant des niches dérobées. Un usage récurrent, puisqu’en 1792, on retrouve une « lettre secrète » de Marie-Antoinette dans les boiseries de ses appartements aux Tuileries...
Souvent utilisées en soubassement à la fin du Moyen-Âge et à la Renaissance, les boiseries murales n’occupent alors qu’une partie des murs, comme cela se voit dans certaines églises. Elles peuvent aussi couvrir toute la hauteur, ce qui deviendra une forme privilégiée de décoration aux XVIIe et XVIIIe siècles.
Isolant thermique et acoustique à l’instar des parquets, les boiseries offrent de surcroît un intérêt esthétique majeur : elles deviennent rapidement un sujet privilégié des ornemanistes réputés. Le bois naturellement chaleureux peut se décliner en différentes essences qui permettent des jeux de couleurs ; il peut être sculpté, peint, doré, ou encore décoré de stucs. C’est pourquoi les palais royaux les plus somptueux en ont adopté, le Château de Versailles , l’Ermitage de Saint Petersbourg, ou encore Buckingham Palace.
Les boiseries du Château de Versailles et de Trianon s’imposent comme des modèles d’élégance, avec leurs fines moulures soulignant la hauteur des pièces. De semblables panneaux servent ainsi toujours au XIXe siècle à décorer le Salon de la princesse Mathilde ou encore à l’Hôtel Lauzun où se réunissaient la bohème de Théophile Gautier et Charles Baudelaire.
En plus d’harmoniser la décoration, les pièces de boiseries permettent d’agencer différemment l’espace, de le rythmer, d’y ménager bibliothèques, consoles, miroirs et niches. Ce potentiel est bien compris de l’ Art Nouveau qui exploite au maximum les possibilités étonnantes des boiseries. L’ensemble dessiné par Alexandre Charpentier est ainsi conçu pour apporter des arcades et des formes galbées à des murs droits.
Les pièces de boiseries forment un patrimoine varié auquel le musée des Arts Décoratifs rend hommage dans son Salon des Boiseries, une pièce de réception où sont exposées ces panneaux, colonnes et autres éléments, au même titre que des tableaux ou des sculptures.
Bibliographie
Lettre secrète et curieuse de Marie-Antoinette à Bouillé, trouvée nouvellement dans les boiseries de son appartement au château des Tuileries, 1792.