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Style Orientalisme / Ref.16038

COLLINOT & Cie (Attrib. à), Jardinière orientalisante en faïence d'après le Baptistère de Saint Louis

Dimensions
Largeur 51cm
Hauteur 143cm
Profondeur : 51cm

Époque et provenance:
Vers 1860-80, France

Statut:
En très bon état. Patine du temps. Quelques piqûres dans le bois sur un des pieds (restauration possible sur demande)

Important bassin de style orientaliste à profil caréné en faïence. Il présente un décor en camaïeu de bleu, jaune, rouge et azur portant sur la partie centrale des inscriptions en fausse calligraphie arabe, alternées d'un cavalier inscrit dans un cartouche rond. Ce décor est surmonté d'une frise de lévriers et de fleurs de lys.
Pouvant servir de cache-pot ou de jardinière, cet objet repose sur un piétement quadripode en bois fruitier ajouré orientalisant.

La réalisation de cet objet est attribuée à la manufacture Collinot et Cie, une entreprise de céramique établie à Boulogne-Billancourt, créé par Eugène-Victor COLLINOT (1824 - 1889) et Adalbert de BEAUMONT (1810-1863). Cette entreprise sera très florissante car elle recevra des commandes de personnes célèbres telles le shah de Perse, l'impératrice Eugénie ou encore le Prince Wladimir de Russie.
Comme tout gentilhomme de son époque, Adalbert de BEAUMONT réalise son Grand Tour afin de parachever son éducation. Au XIXème siècle, cette excursion pousse le voyageur au-delà de Rome et d'Athènes, jusqu'en Orient. Il se rendra donc en Tunisie, Égypte et Perse dont il reviendra fasciné. Cette découverte de l'Orient lui inspirera la publication d'un Recueil de dessins pour l’Art et l’Industrie gravés (1859-1873). Au travers de ces pages, on découvre les motifs que son œil a pu admirer lors de ses voyages. La page de titre figure la « Maison Turque », demeure réalisée en 1855 répondant au goût européen pour les turqueries et qui ne fut autre que le dépôt général de Collinot et Cie.

Pour cet objet en particulier la source d'inspiration vient du Baptistère de St Louis. Cette œuvre d'art islamique porte ce nom très chrétien car il est raconté qu'il fut rapporté par Saint Louis au retour d'une de ses premières Croisades et servi pour le baptême de nombreux marches (notamment Louis XIII). Conservé au musée du Louvre, il inspire beaucoup d'artistes pendant la mode de l'orientalisme au XIXè siècle.

Bibliographie : BOUCHON Chantal, « Adalbert de Beaumont (1810-1863) », Revue de la Société des Amis du Musée National de Céramique de Sèvres, 2003, n°1.