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Style Japonisme / Ref.17226

Pierre-Ferdinand DUVINAGE (1823-1876), Exceptionnel guéridon en ivoire cloisonné dit « aux grandes grues »

Dimensions
Largeur : 77cm
Hauteur: 83cm

Époque et provenance:
1874-1876
Ivoire, bronze doré, argent, cuivre, marqueterie de bois d'essences variées. Piétement en bois doré et argenté avec polychromie. Dimensions : H. 83 cm ; Diam. 77 cm. Monogramme 'FD Bté' sur l'ivoire et estampille 'Alph Giroux Paris' sur l

Cet extraordinaire guéridon, signé par Pierre-Ferdinand Duvinage, est orné d'un décor particulièrement soigné, qui met en valeur le naturalisme du sujet, directement inspiré du Japon, dont l’ouverture sur l’Occident détermine un répertoire décoratif très apprécié. Il s'inspire également des styles du passé, en une création éclectique caractéristique des arts décoratifs de la deuxième moitié du XIXe s.

Trois grues, disposées autour d'un piédestal sinisant, supportent ainsi un plateau orné selon la technique inventée par Duvinage, qui consiste en « la réunion combinée de l’ivoire comme fond, du bois, teint ou exotique, pour les dessins ou ornements, et du cuivre ou autre métal pour cloisonner les fragments d’ivoire », et fait l'objet d'un brevet, déposé en 1874. Les yeux des grues, en ivoire et ébène, viennent rappeler les teintes du plateau, attestant d'une rare unité de conception, pour une pièce réalisée dans son ensemble par Duvinage. Les fabricants français de pièces d'ébénisterie exceptionnelles étaient reconnus pour leur supériorité dans le domaine du meuble. Le jury de l'Exposition Universelle de 1855 soulignait ainsi que « la France […] est sans rivale partout où l’industrie touche au domaine de l’art, et c’est surtout en matière de décoration et d’ameublement que cette vérité trouve aujourd’hui sa juste et complète application ».

Sur le plateau, un faisan prend place sur un fond d'ivoire, cloisonné par des filets métalliques ; il est posé sur une branche, dont les fleurs et feuillages sont traités avec une grande minutie, en un motif très naturaliste inspiré de la stylisation des branchages japonais. Cette thématique du faisan est reprise par Duvinage, avec quelques variations, dans d'autres pièces, telle la coupe conservée au Detroit Art Institute. Il n'est connu qu'un seul autre exemplaire de ce guéridon, aujourd'hui en collection privée, supporté lui aussi par des grues et orné également d'un faisan sur le plateau, mais dont le dessin est inversé. Un autre plateau non monté en guéridon est également connu avec ce même motif de faisan.

L'artiste utilise ici plusieurs variétés de bois pour rendre d'une manière saisissante chaque détail des feuilles, en un jeu très recherché sur les essences. L'emploi de l'argent pour certains éléments végétaux font de ce guéridon une pièce à la fois somptueuse et raffinée. Le procédé d'ornementation de Duvinage est en effet très apprécié dès son invention par une clientèle élégante, désireuse de placer dans ses intérieurs des objets témoignant de son bon goût et de son mode de vie luxueux.

Au pied de la branche apparaît le monogramme de Duvinage, un F et un D entrelacés, accompagnés des lettres Bté pour « Ferdinand-Duvinage Breveté ». Sur de nombreuses pièces, cette signature est associée à celle de la maison Giroux, comme c’est le cas ici. La présence de la signature de Pierre-Ferdinand Duvinage nous permet de dater très précisément notre guéridon, entre 1874, date du dépôt du brevet, et 1876, année de sa mort. Fondée en 1799 par Alphonse Giroux, la maison se spécialise dans des petits éléments de tabletterie et d’ébénisterie, proposant également à la vente des objets de curiosité, tableaux et gravure. Grâce à Duvinage, qui la reprend en 1867, elle prend un nouvel essor et reçoit plusieurs médailles aux Expositions Universelles de 1867 et 1873. Au décès de Pierre-Ferdinand Duvinage, sa veuve prend la direction de l’affaire, et dépose à son tour un brevet pour la technique d’ivoire cloisonné, proposant d’enrichir ses décors d’incrustation de nacre.

Virtuosité d'exécution, maîtrise des matériaux, qualités esthétiques indéniables font de ce guéridon un extraordinaire témoignage de la technique de Pierre-Ferdinand Duvinage, en une décoration raffinée et cultivée.

Bibliographie :
« Marqueteries virtuoses au XIXe siècle : Brevets d'invention. Rivart, Cremer, Fourdinois, Kayser Sohn
et Duvinage » , Marc Maison et Emmanuelle Arnauld, Ed. Faton, 2012, p. 74 et 84.
« Maison Giroux and its ‘Oriental’ Marquetry Technique », D. KISLUK-GROSHEIDE, The journal of the furniture history society, Vol. XXXV, 1999, p. 147-172 (le guéridon est reproduit à la p. 160)
« The Eye », Roberto Polo, Ed. Frances Lincoln Publisher Ltd., octobre 2011.
« Marqueteries en cloisonné de la veuve Duvinage », Bill Pallot, dans ' L’Estampille-L’Objet d’art ', septembre 2007, p.72-82.