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Style Autre / Ref.11071

Théodore DECK (1823-1891), cache-pot en céramique émaillée au perroquet et aux papillons

Dimensions

Hauteur 59cm
diameter: 46cm

Époque et provenance:
France, XIXe siècle

Céramique émaillée
H : 46 cm / 18’’ 1/8 ; D : 60 cm / 23’’ 5/8
Signé « TH. DECK. » sous la base

Cet extraordinaire cache-pot fut réalisé au XIXe siècle par Théodore Deck en céramique émaillée. Il présente un très beau décor dans des tons de bleu et de vert représentant un perroquet polychrome posé sur une branche fleurie, les ailes déployées. Ce cache-pot est un chef d’œuvre de maîtrise et de dextérité, notamment dans le rendu des plumes – particulièrement soigné et réaliste – ainsi que dans celui du bec, des serres ou encore du regard, vif et brillant, de l’animal. L’artiste y démontre tout son talent de coloriste dans un travail de polychromie subtil et précis ; il s’attache à capter la lumière grâce, notamment, à la blancheur presque immaculée des flancs du perroquet. Celui-ci apporte de la densité et du dynamisme à la composition tout en contribuant à sa légèreté par le mouvement que lui insuffle l’artiste. La richesse de la composition se traduit par les nombreux détails du décor végétal ; la finesse des branches crée un contraste avec le foisonnement des feuilles, fleurs et bourgeons qu’elles supportent et qui ornent, de toutes parts, le cache-pot. Ces éléments végétaux disparaissent en haut et en bas du cache-pot, encadrant et soulignant la beauté du fond céladon plein de nuances et de détails. De ravissants papillons apportent de la délicatesse à la composition, leurs ailes arborant des couleurs éclatantes et, s’ils sont tous différents, ils contribuent à l’unité de l’œuvre en investissant du totalité du décor dit « tournant ». Si le perroquet attire, en effet, l’attention du spectateur, l’autre face du cache-pot n’en reste pas moins spectaculaire. De belles fleurs aux larges pétales colorés se dressent sur de longues tiges ondulantes au dessus d’une abondance de petites fleurs, de bourgeons, de feuilles et d’herbes délicates. Le socle du cache-pot est orné d’une frise de rinceaux végétaux verts alternant avec des fleurs aux pétales d’un beau rouge sombre. Le col est, quant à lui, orné d’une frise grecque et de motifs végétaux traités à la manière d’ombres sur le bleu caractéristique de la production de Théodore Deck qui recouvre tout l’intérieur du cache-pot.

Les dimensions de cette pièce en font une pièce tout à fait extraordinaire. Mesurant 46 cm de hauteur et 60 cm de diamètre, il constitue un véritable chef d’œuvre en termes de style comme en termes de technique. Son parfait état nous permet d’apprécier, sur une large surface, tout l’art de Théodore Deck. D’autre part, ce qui nous permet de qualifier cette pièce de chef d’œuvre est l’absence de coulures sur l’ensemble du décor ainsi que la présence du perroquet, élément d’une grande rareté.
Un cache-pot aux dimensions similaires est récemment passé sur le marché de l’art parisien. Il représente un faisan doré – ou coq de Chine – ainsi que des papillons en vol sur un décor émaillé polychrome à fond céladon orné de fleurs champêtres.

Un artiste aux sources d’inspiration multiples

Le rôle de Théodore Deck au sein de la production de la seconde moitié du XIXe siècle ne doit pas être négligé. D’une part parce qu’il est de ceux qui ont le plus contribué à l’évolution de la céramique en termes de technique, d’autre part parce qu’il sut réinventer les styles du passé sans tomber dans le pastiche ou la copie. Il puise son inspiration dans de nombreuses sources, crée ses propres recettes et démontre, dans chacune de ses pièces, tout son talent de coloriste. Fasciné par l’Orient islamique – ou art persan – à ses débuts, Théodore Deck n’en néglige pas pour autant les grandes tendances stylistiques de son époque (marquée par l’éclectisme) et puise son inspiration aussi bien dans l’art du Moyen-Age que dans celui de la Renaissance.
Dès le début des années 1860, Théodore Deck met au point le bleu désormais célèbre (qui recouvre le col et l’intérieur de notre cache-pot) auquel il ajoute souvent d’autres glaçures : violet de manganèse, jaune impérial, vert céladon, ivoire. Ces glaçures sont appliquées, comme en Chine, sur des fonds unis ou gravés et décorés en léger relief. L’artiste s’inspire également des décors polychromes japonais et chinois. Notre œuvre illustre bien sa production de décors à fond blancs, vert jaune ou jaune sombre de branchages fleuris et d’oiseaux sur des pièces aux dimensions souvent importantes. Vers 1880, Théodore Deck produit des porcelaines ainsi que des grès se réclamant de la tradition des « sangs de bœuf » et des céladons chinois ; il réalise, à la même période, ses fameux fonds d’or inspirés des mosaïques byzantines de la basilique Saint-Marc, démontrant ainsi sa capacité à puiser à différentes sources d’inspiration diamétralement opposées. Ses collaborations avec différents artistes de son époque sont à l’origine d’une production tout à fait particulière, très personnelle, détachée des différents styles qui l’inspirent habituellement.

Biographie de l’artiste

Théodore Deck, né en 1823 à Guebwiller, est le fils d’un teinturier en soie. A la mort de ce dernier, en 1840 – Théodore Deck a alors 17 ans – il assume la direction de la maison paternelle mais sans grand succès et entre en apprentissage auprès de Joseph Hügelin dans une fabrique de poêles à Strasbourg, expérience qui constitue son premier contact avec le travail de la céramique et de la faïence.
Dès 1844, il entreprend le tour d’Europe si cher aux compagnons et réalise de nombreuses commandes (il travaille notamment pour le duc de Lucques dans le nord des Balkans et pour le prince de Rothau à Prague). De retour à Paris en 1847, il est employé par la fabrique de poêles Vogt avant de retourner à Guebwiller après la Révolution de 1848. Il travaille alors à son compte durant trois années. En décembre 1851, Théodore Deck retourne chez Vogt comme chef d’atelier mais son désir de création artistique ne cesse de s’intensifier et il multiplie, sur son temps libre, ses recherches personnelles sans pour autant négliger son poste au sein de la société Vogt qui obtient une première médaille à l’Exposition Universelle de 1855.
L’année suivante, épaulé de son frère, Théodore Deck crée son propre atelier, « Faïences d’Art », à Paris. Il découvre, à la fin des années 1850, le principe de l’application d’un fond blanc sur les faïences persanes qu’il admire tant. Il connaît également le succès grâce à ses « reflets électriques ».
En 1861, il est médaillé d’argent à l’exposition des Arts industriels où il présente ses premiers essais de décors à l’aide d’incrustations de pâtes colorées découlant de ses imitations des faïences fines du XVIe siècle ; la même année, il est également médaillé de bronze à Bruxelles. Il collabore avec des artistes (Dock, Bracquemont, Hamon, Ranvier, Harpignies ou Eléonore Escallier) pour la réalisation des décors ornant ses productions. Ses plats à figure, inspirés librement des majoliques italiennes, recueillent l’adhésion du public tandis que ses fameux bleus et ses décors orientaux sont présentés à Paris en 1861 pour être exportés à Londres l’année suivante à l’occasion d’une nouvelle exposition. Théodore Deck réalise également des commandes privées : des éléments de décor pour la maison du célèbre photographe Nadar en 1860, les panneaux décoratifs de la salle de bains de l’hôtel particulier de la Païva aux Champs-Élysées l’année suivante ou encore un kiosque de style oriental – dans lequel transparaît son goût pour l’art islamique – pour la villa Luce à Marseille en 1863. Cette même année lui sont décernées deux médailles d’argent à Nevers et à Paris. Il présente ses fameuses faïences recouvertes de glaçures alcalines colorées bleu turquoise à l’imitation des porcelaines de Chines, prototypes qui donnèrent naissance à des pièces d’une qualité bien supérieure. L’année suivante, il obtient une médaille d’or à l’exposition des Arts industriels de Paris.
En 1865, il obtient une médaille de 1ere classe à Porta et une médaille d’honneur à Paris. A l’Exposition universelle de 1867, Théodore Deck est récompensé par une nouvelle médaille d’argent grâce à l’extrême originalité de ses pièces et à ses innovations majeures. Cette même année, il est nommé Chevalier de la Légion d’honneur.
De nouveau médaillé au Havre en 1868, il ouvre un magasin de vente rue Halévy et en confie la direction à sa sœur.
L’entreprise expose aux Expositions universelles de Londres et de Vienne en 1871 et 1873. En 1878, il remporte un triomphe à l’Exposition Universelle de Paris grâce à ses fonds d’or sous couverte inspirés par les mosaïques byzantines de la basilique Saint-Marc qu’il visite l’année précédente. Il obtient, la même année, un grand prix, le titre d’officier de la légion d’honneur ainsi que d’autres commandes. Il participe, en 1883, à l’Exposition Universelle d’Amsterdam et, en 1887, publie un ouvrage intitulé La Faïence. Il reprend également la direction de la Manufacture de Sèvres, confiant la direction de son atelier à son frère ; la Maison Deck survivra jusqu’en 1905.