Style Autre / Ref.11653
Théodore DECK (1823-1891) - Plat en faïence émaillée à décor d'une libellule en vol et d'un martin-pêcheur
Dimensions
Hauteur 4cm
diameter: 41cm
Époque et provenance:
France, fin XIXe siècle
Statut:
Bon état
Important plat circulaire en faïence émaillée à décor polychrome d'une libellule en vol, d'un martin-pêcheur et de fleurs.
Signé "TH Deck" et cachet au profil au dos.
Vers 1890.
Le rôle de Théodore Deck au sein de la production céramique de la seconde moitié du XIXe siècle est tout à fait central. D’une part parce qu’il est de ceux qui ont le plus contribué à l’évolution de la céramique en termes de technique, d’autre part parce qu’il sut réinventer les styles du passé sans tomber dans le pastiche ou la copie. Il puise son inspiration dans de nombreuses sources, crée ses propres recettes et démontre, dans chacune de ses pièces, tout son talent de coloriste. Fasciné par l’Orient islamique – ou art persan – à ses débuts, Théodore Deck n’en néglige pas pour autant les grandes tendances stylistiques de son époque (marquée par l’éclectisme) et puise son inspiration aussi bien dans l’art du Moyen-Age que dans celui de la Renaissance. Dès le début des années 1860, Théodore Deck met au point le bleu désormais célèbre auquel il ajoute souvent d’autres glaçures : violet de manganèse, jaune impérial, vert céladon, ivoire. Ces glaçures sont appliquées, comme en Chine, sur des fonds unis ou gravés et décorés en léger relief. L’artiste s’inspire également des décors polychromes japonais et chinois. Notre œuvre illustre bien sa production de décors à fond blancs, vert jaune ou jaune sombre de branchages fleuris et d’oiseaux sur des pièces aux dimensions souvent importantes. Vers 1880, Théodore Deck produit des porcelaines ainsi que des grès se réclamant de la tradition des « sangs de bœuf » et des céladons chinois ; il réalise, à la même période, ses fameux fonds d’or inspirés des mosaïques byzantines de la basilique Saint-Marc, démontrant ainsi sa capacité à puiser à différentes sources d’inspiration diamétralement opposées. Ses collaborations avec différents artistes de son époque sont à l’origine d’une production tout à fait particulière, très personnelle, détachée des différents styles qui l’inspirent habituellement.
Artiste novateur, les participations de Théodore Deck aux expositions sont à chaque fois saluées par la critique, notamment en 1878 où un commentateur loue l'admirable qualité d'exécution, ses observations s'appliquant parfaitement à la pièce que nous présentons : "M. Théodore Deck est certainement, parmi nos artistes industriels, un de ceux qui méritent le plus leur succès. […] Partout où il expose, ses belles faïences, d'une pâte si homogène, d'un émail si pur et si brillant, d'une décoration si éclatante, attirent les regards de la foule, tandis que le mérite particulier de leur exécution, la richesse des formes, l'originalité du décor, la valeur de l'émail au grand feu retiennent, captivent et charment les amateurs instruits" (Louis Enault, les Arts industriels..., Paris, 1877).
Maintes fois récompensé aux expositions, notamment par une médaille aux Expositions Universelles de 1862 à Londres et celle de Paris en 1867, ou encore par une médaille de 1ère classe et un diplôme d’honneur aux Expositions de l’Union Centrale des Arts Décoratifs en 1863 et 1865, il prend la tête de la manufacture de Sèvres en 1887, ultime reconnaissance de son exceptionnel talent.
Pour plus d’informations sur cette œuvre, voir la vidéo sur MarcMaison.art.
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