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Style Napoléon III / Ref.10686

Jean-Jacques FEUCHÈRE (1807-1852) - Léda et le cygne, bronze à patine or et argent

Dimensions
Largeur 21cm
Hauteur 18cm
Profondeur : 14cm

Époque et provenance:
Modèle réalisé vers 1840.

Statut:
En très bon état. Patine du temps

Cette version de Léda et le Cygne est une œuvre de Jean-Jacques Feuchère, dit Jean Feuchère, important sculpteur de la Bohème romantique, dont une édition est conservée par le Metropolitan Museum de New-York.

Léda, reine de Sparte dans la mythologie grecque, fait partie des nombreuses conquêtes de Zeus, qui prenait l'apparence de nuages ou de pluie d'or, d'aigle, de taureau, ou comme ici l'apparence d'un cygne, pour les séduire. Ainsi métamorphosé, le seigneur des Dieux donne deux enfants à Léda (nés d'un œuf), Hélène, la plus belle femme du monde grec, et Pollux.
L'épisode des amours de Léda et Zeus a nourri de nombreuses interprétations artistiques dès l'Antiquité. Il s'agit en effet d'un passage important pour le panthéon mythologique, à forte charge érotique.

La carrière de Jean Feuchère, emporté en pleine gloire par une maladie en 1852, fut courte et fulgurante. Dès 1834, il expose au Salon une statue de Satan, qui reste aujourd'hui son œuvre la plus connue. Baigné de la mode du romantisme noir, exalté par les mystères mythiques et le passé médiéval ou Renaissant, Feuchère est proche des cercles de la Bohème, réunis au club des Haschischins où se rencontrent Théophile Gautier et Charles Baudelaire.

Parmi ses succès les plus fameux, James de Rothschild acquit sa statue de marbre La Renaissance et les Arts, et il conçut les groupes sculptés qui ornent le surtout du Duc de Luynes. Il fut également chargé de décorer plusieurs monuments parisiens, tels l'Arc de Triomphe de l'Étoile, l'Église de la Madeleine, ou la fontaine Cuvier.

Feuchère était cependant avant tout un grand admirateur des artistes de la Renaissance, notamment Jean Goujon, dont il prétendait être la réincarnation, Michel-Ange ou encore Léonard de Vinci, dont il tira des statuettes. Marchant dans les pas de ces maîtres, il collectionnait les médailles antiques, et eut à cœur de modeler de nombreuses statuettes pour les fonderies d'art, comme ce groupe de Léda et le Cygne.

Ainsi, cette œuvre montre son intérêt pour celle qu'en fit Michel-Ange, dans un tableau que François Ier possédait au Château de Fontainebleau. Le tableau de Michel-Ange, aujourd'hui perdu, était bien connu des artistes grâce à la circulation des gravures, comme celle d'Étienne Delaune, conservée au Musée du Louvre. Léda y apparaît nue et coiffée d'une parure princière, les jambes enlacées autour du cygne. L'érotisme n'y est pas dissimulé, Michel-Ange décrivant avec précision l'étreinte des deux corps, plumes contre peau.

Cette version célèbre du XVIe siècle a défini une grande tendance chez les artistes des siècles suivants, décrivant le plus souvent le moment-même de l'étreinte. Feuchère en donne ici une version singulière, accentuant l'expression passionnelle de Léda, et adoptant une composition ovale, en forme d'œuf.
La composition resserrée de cette statuette est tout à fait unique parmi les représentations de Léda et du Cygne. L'intimisme est ainsi accentué, et l'artiste insiste sur l'extase divine que vit la mortelle au moment de cette union. Contrairement à ses prédécesseurs, Feuchère décrit Léda accrochée à Zeus de tout son corps, bras et jambes, le corps courbé contre le cygne. La sensualité qui se dégage de cette œuvre met l'accent sur la passion, le moment pris sur le vif. Le cygne se penche sur Léda, une patte sur son ventre, frottant son long cou contre le sien. L'ovale de la composition contribue également à y voir un moment pris dans une « bulle », dans le mystère divin.

Le choix de Feuchère est ainsi par exemple à l'opposé de Carrier-Belleuse, qui reprendra la coiffure décrite par Michel-Ange, et la posture allongée et détendue de Léda, en transformant la scène érotique en une scène de tendresse.