Style Néo-Renaissance / Ref.1000

Monumentale cheminée à hotte aux armoiries du Prince de Chalais

Monumentale cheminée à trumeau monumental aux armoiries du Prince de Chalais en pierre calcaire de Bourré de style Néo-Renaissance, vers 1840. Les jambages sont constitués de deux colonnes présentant un décor géométrique cloisonnant des inscrustations de marbres Portor et Vert de Mer. Les jouées sont flanquées de larges consoles renversées ornées d’enroulements végétaux stylisés. Le bandeau est cannelé avec alternance de palmettes étirées et reçoit en son centre les armoiries du Prince de Chalais. Le trumeau est perçé de deux niches décorées de coquilles destinées à recevoir des bustes posés sur les piédestaux ornés de Marbre Vert Grand Mélange et d’un tablier sculpté d’écaille et de guirlande de roses. La façade du trumeau est rythmée par trois pilastres cannelés au chapiteau ionique sculpté de palmettes, de perles et de fleurettes, présentant en leur sous-bassement des rudentures richement ouvragées affleurant des médaillons en marbre Vert de Mer. Le fronton à denticules et palmettes, est scandés par des médaillons ovales richement sculptés en marbre Rouge Griotte coiffant les chapiteaux. Quatre putti assis parmi des fruits et des feuilles de vignes encadrent deux médaillons de marbre Vert Campan Grand Mélange, composant ainsi le couronnement des niches. Notre cheminée, conçue telle une œuvre architecturale sculptée, présente encore d’autres ornements inspirés de la Renaissance : arabesques, frises d’oves, feuilles d’acanthe… . Elle présente la particularité d’être une œuvre de commande, adoptant un style néo-Renaissance pleinement pensé et voulu. C’est pourquoi, sa structure et ses décors évoquent ceux des temples antiques dont les principes architecturaux furent redécouvert à la Renaissance italienne, et que son décor et ses incrustations de différents marbres rappellent évidemment ceux de la Renaissance. Sans copier servilement la Renaissance, les artistes du Prince de Chalais réinterprètent ce style afin d’aboutir à une création originale, notamment par la fantaisie des rudentures ouvragées en sous-bassement des pilastres ou la variation imaginative des ornements du vocabulaire « antico-renaissance ».

Héritier des Beauvilliers, duc de Saint-Aignan, propriétaire de Saint-Aignan, le dernier Prince de Chalais lance une vaste campagne de travaux en son château : il fait élever la chapelle en 1839, puis un nouveau donjon polygonal en 1840, et commande pour la salle à manger cette cheminée monumentale, dont les niches devaient accueillir les bustes de ses aïeux les Beauvilliers. L’inspiration Renaissance sera prolongée par sa fille, la comtesse Choiseul-Aillecourt au cours de ces travaux d’embellissement. La cheminée sera démontée au début du XXème siècle.