Style Néo-Renaissance / Ref.3431

Rare cheminée en noyer sculpté attribuée à Panciera Besarel, Italie, fin du XIXè siècle

Cette rare cheminée en noyer sculpté a été réalisée en Italie à la fin du XIXème siècle. Attribuée à Valentino Panciera Besarel, cette cheminée de style Néo-Renaissance est en effet caractéristique de l’œuvre sur bois sculpté de Besarel qui fut dans ce domaine l’un des artistes plus connus en Italie du Nord dans la seconde moitié du XIXème siècle.

Monumentale – près de quatre mètres de hauteur et trois mètres de largeur – cette cheminée est richement ornée d’un décor sculpté de manière très fine et élaborée. Fidèle à la structure des cheminées d’époque Renaissance, celle-ci est constituée de deux parties. Sur les jambages, des colonnes inspirées de l’ordre dorique romain soutiennent un bandeau délicatement décoré de fleurs et de rinceaux, typiques du style Renaissance, qu’encadrent des liserés perlés. La hotte, colossale, est elle-même composée de deux parties. Sur la partie inférieure, l’on retrouve le motif des fleurs et des rinceaux entrelacés, dont la finesse et le fort relief sont typiques de la production florentine où Besarel eut l’occasion de se former. De part et d’autre, des créatures fantasmagoriques – mélange de volatil et de dragon – trônent sur les angles. Ailes dressées et torses bombés, ces deux êtres imaginaires semblent animés, comme près à bondir. Les chimères semblables à des griffons ou des sphinges ailées sont un motif récurrent dans le style Néo-Renaissance.

Le style Néo-Renaissance apparaît dans les années 1830 et perdure jusqu’à la fin du siècle. S’inscrivant dans l’historicisme du XIXème siècle, qui veut redécouvrir les styles passés, la Renaissance devient une époque privilégiée pour les architectes et les artistes décorateurs. C­ette œuvre de Besarel emprunte ainsi ses motifs à la Renaissance, mais aussi sa technique : le bois sculpté fait partie des techniques, avec l’émail peint, le moulage sur nature en céramique, le verre polychrome et les pierres dures montées, revisitées par les artistes de l’époque qui mettent un point d’honneur, dans un siècle marqué par industrialisation et le progrès, à remettre au goût du jour des techniques traditionnelles et artisanales.

Dans la partie supérieure, des colonnes miniatures, semblables à celles ornant les jambages, encadrent une niche dans laquelle est représentée le visage d’un homme. Coiffé de deux ailes, cet homme, aux traits toutefois sculptés avec un certain réalisme, est également inspiré du répertoire fantastique de la Renaissance, et ajoute un certain mystère à cette cheminée. Son visage est richement orné de rinceaux décorés de feuilles de chêne, et de chaque côté, des rosaces encerclées d’un liseré perlé sont sculptées dans le bois.

Valentino Panciera Besarel, né le 29 juillet 1829 à Astragal dans la province de Belluno en Vénétie et mort à Venise le 11 décembre 1902, est un sculpteur italien. Il est le descendant d’une famille de sculpteurs : son arrière grand-père, Valentino, était l’élève de Giovanni Paolo Gamba Zampol et le disciple de Andrea Brustolon, son grand-père, Giovanni, fut également sculpteur, tout comme son père, Giovanni Battista, qui jouit d’une certaine notoriété locale, répondant notamment à des commandes pour des églises aux alentours de Belluno . La fille de Panciera Besarel, Caterina, suivra elle aussi la lignée familiale. Issu malgré tout d’une modeste famille, Besarel ne peut bénéficier d’une réelle éducation mais se forme auprès de son père, ce qui lui permet, lors de la décoration d’une église, de rencontrer l’architecte Giuseppe Segusini. Grâce à ce dernier, il étudie à l’Académie de Venise de 1853 à 1855. Après avoir longtemps œuvré dans la région qui le vit naître, où se trouvent ainsi beaucoup de ses œuvres dans les églises et les palais, il part pour Venise et acquiert une grande renommée en Europe et répond à des commandes de grandes envergures, comme par exemple l’Apothéose de Vittorio Emanuele II, réalisé en 1880, à la demande d’Antonio Borgogna. Besarel fait partie d’une génération d’artistes qui ont vu l’unification italienne et ont assisté à la première Exposition d’art industriel de 1861, devenant ainsi les représentants d'un vaste renouvau de l'artisanat italien. Les expositions nationales avaient en effet pour but, entre autres, de renforcer l’esprit national et de présenter les productions les plus novatrices dans les domaines de l’industrie et du commerce.

Entre œuvre d’ébénisterie et sculpture, cette cheminée de Besarel est ainsi représentative de la production de bois sculpté de celui-ci ainsi que du style Néo-Renaissance italien, ici revisitée avec un imaginaire fantasmagorique.

Cette cheminée est vendue sans rétrécissement ni dalle foyère mais pourront être fabriqués à la demande.