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En 1855, s’ouvre à Paris la deuxième Exposition Universelle ; réponse française au défi britannique de l’ Exposition Universelle de 1851 . Présentée comme l’ « Exposition des produits de l’agriculture, de l’industrie et des Beaux-arts », elle met l’accent sur les beaux-arts ainsi que sur l’agriculture, permettant de valoriser les nombreux artistes français et la richesse des produits du terroir, dont le vin. Pour Napoléon III , il s’agit d’affirmer l’existence du Second Empire , tout jeune régime face aux puissances européennes multiséculaires.
En réponse au Crystal Palace, Napoléon III fait construire le Palais de l’Industrie, également conçu comme une grande verrière.

Organisée en 30 classes réparties en 8 groupes, l’Exposition accueille toutes les nations sous les mêmes bâtiments, afin de mieux pouvoir comparer ; une formule qui cédera bientôt la place à des Pavillons nationaux séparés. Le Palais de l’Industrie expose les industries, les manufactures de textiles et de produits chimiques, ainsi que l’ameublement où brillent les ébénistes comme Fourdinois, récompensé d’une Grande médaille d’honneur pour un cabinet d’ébène émaillé, ou Jeanselme à qui Napoléon III achète un grand buffet de chasse pour son antichambre de Saint-Cloud. La maison Tahan fait également sensation avec une grande volière plusieurs fois reproduite dans la presse, et expose des meubles uniques incrustés des marqueteries de porcelaine de Julien-Nicolas Rivart .


L’Exposition Universelle est aussi l’occasion de présenter de petites et grandes inventions qui à long terme ont entraîné des révolutions techniques et sociales, présentées le long de la Seine dans la Galerie Annexe des Machines. Ainsi, on peut citer comme inventions présentées en 1855 : le pendule de Foucault, le percolateur de M. Loysel pour faire couler le café, la technique de la galvanoplastie qui est reprise par l’entreprise Christofle pour la réalisation de bronze et contribuera à faire sa fortune, ou encore la machine à coudre de Singer qui marque le début de l’ère moderne de la mode.


Entre le Palais de l’Industrie et la Galerie annexe des machines, la Rotonde des Panoramas, conçu pivot central de l’Exposition, accueille les industries de luxe. Enfin, 5.000 toiles sont présentées dans un bâtiment spécifique dit Palais des Beaux-arts. Faisant ainsi la part belle aux peintres, l’Exposition de 1855 est pour la peinture française un tournant, qui consacre les grands romantiques et donne l’occasion à un certain Gustave Courbet de faire sa contre-exposition, avec le Pavillon du Réalisme.


L’Exposition est un succès avec 14.000 participants et environ 5.000 visiteurs dont la reine Victoria, présente à l’inauguration, ou encore l’émir Abd-El-Kader, grand opposant à la colonisation de l’Algérie à qui Napoléon III rendit la liberté. Et dans foule des anonymes, on compte de jeunes artistes encore inconnus comme Degas, Pissarro, Renoir...


Bibliographie

- Le livre des expositions universelles 1851-1889. Ed Union Centrale des Arts Décoratifs 1983.
- Les expositions universelles de Paris. Pascal Ory. Ed Ramsay « image », 1982.

Plan de l'Exposition Universelle de 1855 à Paris
Provost, Vue de la grande nef du Palais de l'Industrie, 1855, Archives de Saint-Gobain, Paris, Musée d’Orsay.
Max Berthelin, Vue intérieure de la galerie des machines à l’Exposition universelle de 1855, Paris, Musée Carnavalet.
Détail de l’estampe « Promenade à l'Exposition Universelle de Paris 1855 », Pellerin, 1855, Bibliothèque nationale de France.
Cabinet de Fourdinois en ébène émaillé, Grande médaille d’honneur de l’Exposition de 1855, Paris, Musée des Arts Décoratifs.
Cabinet de Jackson & Graham, photographie d’André Disdéri, Palais de Compiègne.
Jules Fossey, Serre bijoux acquis par l’Impératrice Eugénie à l’Exposition Universelle de 1855, Palais de Compiègne.
Tahan, Volière reproduite par Charles Laboulaye, Essai sur l’art industriel, 1855, Bibliothèque Nationale de France.
Prosper Lafaye, Salle des produits à la Manufacture de Sèvres, 1855, Paris, Musée des Arts Décoratifs.
Pendule de Foucault présenté à l’Exposition Universelle de 1855, Paris, Musée des Arts et Métiers.
Rôtisseur à gaz à l’Exposition Universelle de 1855, gravure de L’Illustration, Getty Images.
Machine à coudre d’Isaac Singer, modèle breveté en 1851 et présentée à l’Exposition Universelle de 1855. National Museum of American History, Washington.
André Disdéri, Pavillon des Beaux-Arts à l’Exposition de 1855, Palais de Compiègne.
Prosper Lafaye, Abd-El-Kader visite l’Exposition Universelle de Paris, 1855, Getty Image.