Pauline Borghese Bonaparte (1780 - 1825)
Télécharger en PDFLe 20 octobre 1780, naît à Ajaccio la petite sœur de Napoléon Bonaparte. Son prénom de naissance était Paolina, mais elle est connue sous le nom francophone de « Pauline ».
Toute sa vie, elle sera choyée par son frère aîné. Malgré les différends qu'elle entretiendra avec Joséphine, la futur Impératrice, leur relation de frère et sœur restera très forte. Elle eu un rapport de compétition avec ses belles sœurs, Eugénie, qu'elle nommait « la vieille » et ensuite Marie-Louise, dont la jeunesse, au contraire, attisait sa jalousie. Même après la gloire, elle ira le voir à l'île d'Elbe.
Pauline Bonaparte, une vie amoureuse tumultueuse :
Son premier amour est Louis Marie Stanislas Fréron (1754-1802), elle n'a alors que 13 ans et lui 39. Il est envoyé en mission dans le Midi de la France et vit une passion amoureuse avec la très jeune femme. Ce député à la Convention nationale, souhaite épouser Pauline, cependant il est déjà engagé auprès d'une autre. Apprenant cela, Napoléon sépare les amants.
Le Général Léonard Duphot (1768-1797) tombe lui aussi sous le charme de la jeune femme. Cependant, il meurt en 1797 et la même année Napoléon offre la main de sa sœur à Charles Victoire Emmanuel Leclerc (1772-1802), un autre brillant général de sa génération. De cette amour naîtra dix mois plus tard un fils : Dermide Louis Napoléon, qui meurt en 1806. Pour ce mariage, Napoléon change le nom de sa sœur Paolina pour Pauline.
Elle va retrouver son premier amour, Fréron lors d'une mission de son mari à Saint-Domingue. Malheureusement, deux mois après son arrivée, il meurt de la fièvre jaune. Ce sera ensuite au tour de son mari de succomber à cette maladie en 1802. Pauline est inconsolable et en signe de repentance, cette femme infidèle dépose ses cheveux dans le cercueil de son mari trompé.
La jeune femme se console en multipliant les liaisons avec les militaires haut placés. Le futur empereur est très protecteur et brisera la carrière de ceux qui fréquentèrent sa petite sœur préférée. C'est le cas notamment pour Jean Joseph Amable Humbert (1767-1823), général et chef de l'expédition de Saint-Domingue.
Pauline Borghèse, une princesse italienne :
En 1803, elle épouse Camille Borghèse (1775-1832). Elle appartient désormais à la noblesse italienne. Mais ce mariage n'est pas heureux, les époux ne vivront jamais réellement ensemble.
En 1806, Napoléon devient roi d'Italie, Pauline quant à elle devient alors duchesse de Guastalla. Cette période faste est illustrée par la statue de la Vénus Borghèse à son effigie et son emménagement au Petit Trianon, au Château de Versailles . Elle se place dans cette lignée des femmes connues pour leur beauté, que sont la marquise de Pompadour et la Reine Marie-Antoinette .
Après la chute de Napoléon elle reste en Italie. Elle mourra à Florence, 4 ans après la mort de son frère, d'un cancer du foie, sans enfant. Elle repose à Rome dans la chapelle Borghesiana à Sainte-Marie Majeure.
Pauline Borghèse, une Beauté à l'époque des « Merveilleuses » :
En 1797, la mode des « Merveilleuses » est en plein essor. C'est l'époque de Madame Récamier (1777-1849), connue elle aussi pour son charme. Pauline a 17 ans et sa grande beauté est valorisée par cette époque de glorification de la féminité.
Nous sommes sous le Directoire , à la sortie de la Terreur, les jeunes gens rêvent d'un monde plus doux et insouciant. Les femmes s'habillent à l'antique, avec de larges drapés transparents appelés « air tisu ». Ces déshabillés semaient le trouble dans la capitale, si bien qu'on dû faire voter leur interdiction.
Pauline représente cette féminité exacerbée et la Vénus Borghèse en est un parfait exemple. La sœur de Napoléon y est représentée à l'antique, dans l'attitude de « Semisdraiata », c'est-à-dire semi-allongée et s'appuyant sur l'un de ses coudes. Cette pose est très académique et s'en dégage une grande noblesse, cependant elle fera scandale. Ce n’est pas la représentation à demie nue qui choque l'opinion, c'est la rumeur qui entoure sa réalisation. En effet, il est dit que la princesse a posée nue pour l'artiste Antonio Canova (1757-1822), pratique inconcevable à cette époque pour une personnalité de son rang.