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La grande vogue pour le Moyen-Age et la Renaissance se manifeste déjà à la fin du XVIIIe siècle, et touche les masses au début du XIXe siècle, envahissant les arts décoratifs : non seulement les beaux-arts, mais tous types d’objets sont décorés de heaumes de chevaliers, tours crénelées et gentes dames. L’espace de la cheminée n’est pas en reste, permettant de fabriquer pittoresque hotte et trumeau monumental, peints à la façon des grands salons seigneuriaux. C’est ainsi que Viollet-le-Duc imagine une cheminée décorée de chevaliers pour la chambre de l’Impératrice au Château de Pierrefonds, vers 1857.


Cette mode frénétique pour un passé légendaire apporte chaque année au Salon de peinture  son lot de tableaux qui fait rapidement naître le mot teinté d’ironie de « style Troubadour ». On considère qu’un des premiers tableaux troubadour est exposé en 1802 par Fleury-Richard : Valentine de Milan pleurant la mort de son époux. L’épisode historique y est traité par un moment anecdotique, pris sur l’instant, et rendant la scène plus vivante et intimiste. Paul Delaroche, Eugène Dévéria, Alexandre-Evariste Fragonard, Pierre Révoil, Drölling, Ingres ou Isabey comptent parmi les nombreux peintres qui défendirent ce style.


Cette grande mode rayonne ainsi sous la Restauration, ayant séduit la Duchesse de Berry et la Comtesse d’Osmond. En effet, il s’agit en partie d’une réaction aux violences révolutionnaires,  valorisant le passé chrétien médiéval dans le sillon de Chateaubriand, qui, en 1800, publiait Génie du Christianisme. Les peintres, graveurs et sculpteurs fréquentent ainsi le Musée des monuments français créé après les destructions de la Révolution. Mais cette mode est bien loin de ne concerner que les âmes nostalgiques et pieuses, devenant une source inépuisable de rêveries jusqu’à la fin du XIXe siècle. A Paris, des enseignes importantes diffusent ce goût, notamment le tabletier Alphonse Giroux mais aussi l’Escalier de Cristal.


Naissant au même moment que le style Néo-Gothique, il n’est pas rare que des œuvres puissent être qualifiées de Néo-Gothique aussi bien que de Troubadour. Seulement, le terme de Néo-Gothique est né pour qualifier l’architecture, et s’applique par extensions à toutes les références au style gothique dans l’ornementation, notamment les ogives. En revanche, le style Troubadour, né de la peinture, couvre beaucoup plus de mélanges et de fantaisies. Il peut s’étendre notamment aux représentations de la Renaissance, recoupant donc le style Néo-Renaissance. La représentation de scènes y domine souvent, les artistes se prenant de passion pour la représentation d'épisodes tirés de la vie de Saint Louis, du chevalier Bayard, d'Henri IV ou de François Ier ; mais aussi inventant des chevaliers imaginaires et animaux fantastiques.

Cheminée monumentale à décor de scènes Troubadour, XIXe siècle, Galerie Marc Maison.
Eugène-Emmanuel Viollet-le-Duc, esquisse pour le décor de la cheminée de la chambre de l’Impétrice au Château de Pierrefonds, vers 1857, Médiathèque de l’Architecture et du Patrimoine, Charenton-le-Pont.
Fleury François Richard, Valentine de Milan pleurant la mort de son époux Louis d’Orléans, 1802, Musée de l’Ermitage, Saint-Pétersbourg.
Pierre Révoil, Henri IV jouant avec ses enfants, 1817, Musée national du Château de Pau.
François-Honoré Jacob-Desmalter, chaises du cabinet gothique de la Comtesse d’Osmond, 1817-1820, Paris, Petit Palais.
Plat du déjeuner Duguesclin, 1835, peinture d’après Alexandre-Evariste Fragonard, Sèvres, Cité de la céramique.
Porte monnaie, vers 1852-1870, Palais Galliera, musée de la Mode de la Ville de Paris.
Félicie de Fauveau, Maquette pour un monument à Clémence Isaure, 1845, Musée des Augustins de Toulouse.
Comte de Nieuwerkerke, La mort du Duc de Clarence, 1838, Galerie Marc Maison.
Scène troubadour sculptée sur un buffet de style Néo-Renaissance, vers 1880, Galerie Marc Maison.
Gustave Doré, Joyeuseté, 1881, Paris, Musée d’Orsay.