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(6 Objets)

Ma sélection (6 Objets)


Rudolf ERNST (1854-1932) - Portrait d'un haut dignitaire Austro-Hongrois

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Rudolf ERNST (1854-1932) - Portrait d'un haut dignitaire Austro-Hongrois

Cet extraordinaire portrait fut réalisé par Rudolf Ernst selon une technique tout à fait particulière et très innovante. Il s’agit en effet de porcelaine peinte incluant un treillis métallique. L’œuvre représente, sur un fond ocre, un homme âgé, avec une longue barbe blanche et des sourcils broussailleux. Son regard – d’un gris bleuté – est fixé sur le spectateur. Richement vêtu, il porte un pourpoint de velours vert émeraude orné de fourrure brune au niveau col, aux emmanchures et au bord des manches. Ces dernières s’ouvrent sur une belle étoffe dorée à motifs (sans doute en soie) bouffante sur la partie haute et se resserrant au-dessus du coude. Il porte une toque de velours vert dont les revers apparents sont recouverts de fourrure. Tous ces éléments indiquent le rang du modèle représenté : sans doute s’agit-il d’un haut dignitaire ou d’un membre de la noblesse austro-hongroise. En l’état actuel de nos recherches et selon nos connaissances, il nous est difficile de donner une date à cette œuvre mais elle a pu être présentée à l’occasion de l’Exposition Universelle de 1889 durant laquelle l’artiste obtint une médaille de bronze. Rudolf Ernst est autrichien. Né à Vienne en 1854, son père était peintre et architecte. Il était membre de l’Académie de Vienne où Rudolf Ernst entre comme élève en 1869. Ayant reçu commande du retable de l’église des Favorites à Vienne, il part à Rome pour y parfaire sa formation. En 1874, il quitte l’Académie pour parfaire sa formation à Rome avant de s’installer à Paris en 1876. Il expose régulièrement, dès 1877, au Salon des Artistes Français, réalisant, dans un premier temps, des scènes de genre et des portraits. Il voyage en Espagne, au Maroc et en Turquie, où il réalise des portraits de personnages de haut rang de la cour ottomane. Ses tableaux orientalistes constituent la part la mieux connue de son œuvre. Il s’y consacre dès 1885, réalisant des intérieurs de mosquées ou de harems, des joueurs d’échecs, des fumeurs de narguilés ou encore de belles odalisques. Particulièrement productif dans les années 1890, Ernst connaît le succès et reçoit notamment une médaille de bronze à l’Exposition Universelle de 1889 et une médaille d’honneur à celle de 1900. De son voyage à Constantinople en 1890, il retire un enseignement qu’il met à profit dans la réalisation de carreaux de faïence, technique qu’il avait apprise à Paris auprès de Léon Fargue, céramiste et verrier. Ses carreaux de faïence ne sont pas seulement orientalistes : il y inclut des personnages issus de la Commedia dell’Arte ou de la Renaissance. Toutefois, ces œuvres sont d’un format réduit, à la différence de notre portrait dont les dimensions en font une œuvre particulièrement rare eut égard à la technique utilisée.

Dimensions
Largeur : 86 cm
Hauteur: 108 cm

Maison des Bambous Alfred PERRET et Ernest VIBERT (attribué à) - Lit japonisant au dragon

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Maison des Bambous Alfred PERRET et Ernest VIBERT (attribué à) - Lit japonisant au dragon

Ce lit d'inspiration extrême-orientale et réalisé au XIXe siècle, est attribué à la Maison des Bambous de Perret et Vibert. La tête de lit est traversée par un dragon menaçant et ornée d'un éventail. On découvre également sur la tête et le pied de lit un décor d'oiseau et de fleurs en marqueterie d'os et d'ivoire. Alfred Perret fonde en 1879 à Paris une maison spécialisée dans la réalisation de meubles en bambous et vannerie de luxe ainsi que dans l'importation d'objets authentiquement japonais à destination d'une clientèle aisée et parisienne. Située au n° 33 de la rue du Quatre-Septembre, la maison se spécialise au début des années 1880 dans la fabrication de meubles en bois sculpté d'inspiration extrême-orientale et meubles en laque. En 1886, la société est reprise par le fils d'Alfred Perret et par Ernest Vibert. L'entreprise devient donc « Perret et Vibert » et prendra le nom de « Maison des Bambous » au début des années 1890. Perret et Vibert, en véritables créateurs de leur temps, participent à l'Exposition Universelle de 1889 ayant lieu à Paris et y remportent deux médailles d'argent. A la suite de cette première exposition, ils exposent dans diverses manifestations : en 1894 à l'Exposition Universelle, Internationale et Coloniale de Lyon et à l'Exposition d'Horticulture des Tuileries, en 1900 à nouveau à l'Exposition Universelle de Paris.

Dimensions
Largeur : 162 cm
Hauteur: 157 cm
Profondeur : 223 cm

Émile BRACQUEMOND, Octave GUILLONNET, Vase de vainqueur, 1924

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Émile BRACQUEMOND, Octave GUILLONNET, Vase de vainqueur, 1924

Ce vase fut exécuté par le peintre Octave Guillonnet et le céramiste Émile Bracquemond pour la manufacture de Sèvres, à l’occasion des Jeux Olympiques de Paris en 1924. Octave Guillonnet (Paris, 1872-Montgeron, 1967) est un peintre orientaliste pouvant être également considéré comme un peintre du sport : il exposa notamment une monumentale « partie de rugby » lors du salon de 1899. Il fit d’ailleurs partie de la Société des peintres et sculpteurs de sport dès sa fondation en 1922. Le parcours d’Émile Bracquemond (Paris, 1889-Clichy, 1970) est moins connu. Il semble cependant qu’outre sa collaboration avec la manufacture de Sèvres, il soit particulièrement reconnu pour ses sculptures félines. La commande de vases commémoratifs à remettre aux vainqueurs des épreuves sportives fut passée par la ville de Paris en prévision des Jeux-Olympiques de 1924, afin de valoriser la production de la manufacture de Sèvres. Quoique Pierre de Coubertin fût opposé à la remise de trophées aux vainqueurs, le projet étant lancé, il aboutit pour cette seule édition. Par la suite, le règlement fut modifié et les vainqueurs ne se virent plus attribuer que des médailles. La forme de ce vase est très épurée : la panse s’évase en ligne presque droite depuis la base jusqu’aux deux-tiers de sa hauteur avant de s’amincir vers le col. Celui-ci est orné d’un bandeau gris bordé d’un liseré d’or, décoré de silhouettes de biplans laissées en réserve. Le corps du vase, à la couverte bleue subtilement nuancée, présente quatre scènes en pâte sur pâte, chacune mettant à l’honneur un sport différent. Dans le cas de notre vase, il s’agit de l’escrime, du polo, de la pelote basque (le sportif tient un chistera) et des agrès. Les sports sont représentés de manière très précise, grâce au choix d’un geste caractéristique pour chaque discipline. Le léger relief de ces décors permet de leur donner une plus grande profondeur et une vivacité accrue. Tandis que les vases du vainqueur furent habituellement couverts d’un décor doré et brun représentant des branches de laurier, le nôtre présente un fond bleu uni le distinguant des autres. Toutes les disciplines représentées sur notre vase n’étaient pas des disciplines olympiques en 1924. En effet, la pelote basque fut seulement présentée en démonstration lors de cette édition de la compétition. Par ailleurs, le polo, qui comptait parmi les disciplines olympiques en 1924, n’en fait aujourd’hui plus partie. Il existe en tout quatre modèles pour ces vases commémoratifs, chacun portant la représentation de quatre sports différents. Le musée du sport rassemble un exemplaire de chaque modèle, et en donne ainsi un aperçu complet. Les sports représentés sur les autres vases sont les suivants : le rugby, l’aviron, le plongeon et le football ; le javelot, la lutte, le lancer de poids et la boxe ; le tennis, le cyclisme, la voile et le tir. Ce vase de vainqueur est donc un témoignage à la fois historique et artistique de l’édition 1924 des Jeux Olympiques, qui ne manquera de trouver un écho à l’occasion du centenaire de cet évènement et des Jeux Olympiques de Paris en 2024, notamment dans le cadre de l’édition par la manufacture de vases-trophées réalisés par six artistes des Beaux-Arts de Paris, destinés à être remis aux médaillés d’or français des Jeux de Paris 2024.

Dimensions
Hauteur: 33 cm

Manufacture ZSOLNAY, Jardinière aux écrevisses, début du XXe siècle

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Manufacture ZSOLNAY, Jardinière aux écrevisses, début du XXe siècle

Cette jardinière aux écrevisses fut exécutée au sein de la manufacture Vilmos Zsolnay vers 1906-1910. La manufacture de céramique Zsolnay fut fondée par le marchand Miklos Zsolnay en 1853, à Pécs (dans le sud de la Hongrie actuelle). Dix ans plus tard, son fils Vilmos en prit la direction. Il l’inscrivit dans la dynamique des innovations stylistiques de la fin du xixe siècle (Art Nouveau, Jugendstil et symbolisme) et lui donna une renommée internationale. La manufacture s’illustra en effet lors de l’Exposition Universelle de Vienne en 1873 ; son succès fut confirmé à l’exposition universelle de Paris de 1878, où elle obtint un Grand Prix, et resta constant jusqu’à la Première Guerre mondiale. Notre vase est habillé d’une couverte dite « éosine ». Cette nouvelle finition, mise au point à partir de 1893, fut ainsi nommée en hommage à Éos, déesse de l’aube. Elle confère en effet aux céramiques une iridescence évoquant la lumière nacrée de ce moment de la journée. Cette technique devint rapidement la marque de fabrique de la manufacture et participa de son succès. La couverte éosine de ce vase, dans les tons mauves irisés et rouges, lui confère ainsi toute sa spécificité. De part et d’autre, les anses de la jardinière sont formées par deux écrevisses à pattes rouges au corps arqué. Cette espèce de crustacé des eaux douces d’Europe est particulièrement recherchée pour sa chair. Le naturalisme avec lequel elles sont représentées inscrit l’œuvre dans le sillage de l’Art Nouveau. L’œuvre porte le cachet aux cinq églises de la manufacture, sous la base. Le numéro 627[5] est également lisible.

Dimensions
Largeur : 55 cm
Hauteur: 23 cm
Profondeur : 23 cm