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École française,Très grande sculpture en pierre d’une allégorie féminine, Fin du XVIIIe siècle

Cette très grande sculpture de jardin en pierre est très certainement un travail français de la fin du XVIIIe siècle. En effet, le retour à l’antique s’installe dans toutes les formes d’arts à la fin du XVIIIe siècle, suivant ce que le comte de Caylus appelle le « retour à la raison ». Les artistes européens qui voyagent à Rome dans le contexte du Grand Tour, et parmi eux les sculpteurs, vont affirmer et fixer le style néo-classique en se confrontant aux vestiges antiques. On essaie dès lors d’atteindre une beauté idéale, intemporelle et universelle. Les visages ne présentent pas de réelle expression, les corps sont nus ou drapés, le sculpteur montrant sa virtuosité à représenter les corps en mouvement, les muscles ou la douceur de la chair. Ces principes se retrouvent dans le traitement de notre sculpture. On remarque en effet, le visage doux et symétrique au sourire esquissé de la jeune femme, caractéristique de la statuaire antique ainsi que la coiffure au bandeau. Également sa tenue, se composant d’une tunique à l’antique à effet drapé mouillé qui accentue les formes de sa poitrine et laisse apparaître son nombril. Cet effet de style ainsi que le contrapposto – manière de créer un hanchement grâce au poids du corps reposant sur une seule jambe - permettent également au sculpteur de montrer tout son talent dans la réalisation des plis et drapés du tissus. L’artiste a très certainement cherché à représenter une allégorie, reconnaissable d’ordinaire par les attributs qu’elle tient dans ses mains ou représentés autour d’elle. Ainsi, on remarque que la main gauche de notre sculpture est appuyée sur une petite colonne. Peu d’allégories sont représentées dans cette position, on peut alors penser à la Sûreté, la Constance ou encore la Gravité. Néanmoins, l’allégorie de la Sûreté tient dans l’autre main une lance, tandis que la Constance tient un glaive et la Gravité est traditionnellement associée aux plumes de paon. Il semble donc que l’attribut ayant pu permettre de nommer l’allégorie représentée sur notre sculpture de manière plus sûre, aient été placés dans sa main aujourd’hui manquante… L’imposante taille de notre sculpture, l’utilisation de la pierre ainsi que les marques du temps lui conférant son charme, tout indique que son usage était destiné à l’extérieur, où elle ornait très certainement le jardin d’un château ou d’un monument.