Style Néo-Renaissance / Ref.14286

DECK Théodore, miroir monumental en chêne orné de médaillons en faïence verte

Ce grand miroir en chêne sculpté néo-Renaissance est orné de deux plaquettes et de trois médaillons en faïence émaillée verte attribués à Théodore Deck (1823–1891). Le cadre présente un riche décor sculpté composé d’une frise alternant coquilles et dards sur le mode du collier de l’ordre de saint Michel. Des feuilles d’acanthe finement sculptées ornent le sommet du cadre formant une pseudo-niche terminée par une coquille. Sur le cadre est inscrit un vers de La Ballade des dames du temps jadis du célèbre poète du XVe siècle, François Villon.

Chacun des pieds enroulés est décoré d’une plaquette en faïence reprenant les modèles de plaquettes en bronze de Galeazzo Mondella. Deck a certainement vu celle figurant Hercule et le lion de Némée à la Bibliothèque Nationale (inv. SdeR.501) et a pu avoir connaissance d’une autre figurant Mars et la Victoire grâce à des reproductions (le Metropolitan Museum of Art en conserve d’ailleurs un bel exemplaire sous le numéro d’inventaire 1975.1.1345).
Les médaillons en faïence reprennent les médailles à double faces du célèbre artiste de la Renaissance italienne Pisanello. Réalisées pour célébrer des personnes ou des événements, elles étaient échangées et collectionnées. Leur inspiration provient des pièces romaines qui portaient le profil du souverain côté face et une allégorie côté pile. Pisano a produit de nombreuses variations de ces médailles. Il est fort probable que Théodore Deck ait vu la médaille inv. AV. 33 de la BnF dont le verso conjugue la représentation d’un jeune homme et d’un vieillard, symbolisant ainsi l’association du pouvoir (la force de la jeunesse) et du savoir (l’expérience de l’âge).
Le médaillon du sommet est une reprise de la médaille du même Pisanello réalisée en l’honneur des condottieri Niccolo Piccinino et Braccio da Montone. Il représente un griffon de profil arborant un collier sur lequel est inscrit « PERVSIA » (Pérouse) et allaitant deux enfants dans une reprise du thème de la louve romaine. Une de ces médailles de la Renaissance est également conservée à la BnF (inv. AV 11).

Notre grand miroir est un superbe exemple de l’érudition dont font preuve les artistes historicistes du XIXe siècle, citant directement des œuvres de la Renaissance qu’ils ont pu voir à Paris même.