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Émile Müller (21 septembre 1823 – 11 novembre 1889), architecte de la cité ouvrière de Mulhouse, fonde, en 1854, la « Grande Tuilerie » à Ivry Port (Seine). Tout d’abord, il élabora des produits céramiques pour la construction et l’industrie puis, en 1884, il mit au point une terre cuite émaillée pour la décoration architecturale et la reproduction d'œuvres artistiques. Ainsi, ces réalisations prestigieuses vont atteindre une grande renommée, tant en France qu’à l’étranger. La Grande Tuilerie sera récompensée aux Expositions Universelles d’Amsterdam (1883), d’Anvers (1885) et de Chicago (1893).
À l’ Exposition Universelle de 1889, la Grande Tuilerie remporte un énorme succès, couronné par un Grand Prix. Pour cette même exposition, Émile Müller avait réalisé les balustrades en grès de la Tour Eiffel. Elle se distingue alors de ses concurrents en introduisant dans sa production la fabrication du grès cérame, matériau qui va ouvrir de nouveaux marchés à l’entreprise. À la mort d’Émile Müller en 1889, c’est son fils, Louis, qui reprend la direction de la Grande Tuilerie, sous la raison sociale « Émile Müller et Compagnie ». La société est alors « la plus vase usine du monde de produits céramiques pour constructions, industries et productions d’art ». Il va accentuer les recherches en matière de grès architectural et continuera à être récompensé lors des Expositions Universelles, notamment à celle de Bruxelles en 1897, où il obtient un Grand Prix et trois médailles d’or. Lors de l’ Exposition Universelle de 1900, il réalise la toiture des dômes des Grand et Petit Palais ainsi que leurs frises.
En 1900, l’usine compte cinq fabriques à Ivry, divisant le travail par type de production. Jusqu’à cette date, le nombre des ouvriers oscille entre trois et quatre cents.
Émile Müller, puis son fils, vont collaborer activement avec des artistes tels qu’Eugène Grasset, Henri de Toulouse-Lautrec, Louis Chalon, Isidore de Rudder, ou les sculpteurs Vibert, Charpentier, Fix-Masseau, Falguière, Guillot, Szymonowski. Ils trouvèrent chez Emile Müller un « support » céramique parfaitement adapté et de grande qualité, pour réaliser des œuvres qui contribuèrent largement à sa notoriété. Vers 1895, Louis Müller exécute en grès émaillé plusieurs œuvres de Grasset : l’affiche du Salon des Cent de 1894 et une monumentale horloge décorative.
La Grande Tuilerie s’est vite spécialisée dans la céramique architecturale, qui s’est développée durant une cinquantaine d’années, de 1870 à 1914. Émile Müller, puis Louis, vont alors collaborer avec des architectes, notamment Hector Guimard. C’est ainsi qu’en 1871, il réalise le décor en faïence polychrome qui remplit la structure métallique du moulin des chocolateries Meunier à Noisiel, conçut par l’architecte Jules Saulnier. Lors de l’ Exposition Universelle de 1878 à Paris, il reçoit la commande de la décoration des frontons de la Galerie des Machines, construite par Léopold Hardy. Puis, Louis Müller réalise, en vue de l’Exposition Universelle de 1900 et d’après le modèle donné par Alexandre Charpentier, le bas-relief monumental Les Boulangers (aujourd’hui square Scipion à Paris). En 1903, Louis Müller habille l’immeuble construit par Charles Klein, rue Claude-Chahu à Paris (XVIè arrondissement). Aujourd’hui appelée « Maison des Chardons », cet immeuble fut primé, la même année, au Concours des façades de la ville de Paris. Parmi les autres réalisations, on peut citer les tuiles vernissées pour les hospices de Beaunes et les tuiles fleurdelisées pour le Mont-Saint-Michel.
En 1904, la maison prend le nom de « Société nouvelle des établissements Émile Müller ». En 1910, Louis Müller fait construire un nouveau bâtiment pour l’usine, sur les bords de la Seine, à un kilomètre de la Gare d’Austerlitz. Mais, L’usine fait faillite très peu de temps après, en 1912. Camille Bériot rachète alors l’usine et en garde la raison sociale. En 1922, afin de soulager l’usine d’Ivry qui croulait sous les commandes, Camille  Bériot fait construire une usine à Breuillet. Cette usine employa environ cinq cents personnes pendant quarante ans. Camille Bériot meurt en juin 1939. À cette date, un de ses fils, Jacques, reprend la société Emile Müller. Il en sera le directeur pendant trente ans. Pendant la Seconde Guerre mondiale, la société survit, s’endettant largement et, en 1968, l’usine fut vendue à une filiale du groupe Lafarge. C’est à ce moment que le haut-relief en grès, La frise du Travail, dû au sculpteur Guillot et cuit dans les fours de la Grande Tuilerie, fut transféré d’Ivry au parc du Moulin de Breuillet.  Ce haut-relief avait été récupéré par Emile Müller sur le pilier gauche de la porte monumentale de l’exposition de 1900 qui l’avait mis en évidence sur un piédestal dans son usine d’Ivry. Devenus filiale de la société Carbonisation et Céramique en 1967, les établissements Müller sont absorbés deux ans plus tard par cette société qui fait démolir les usines.

Alexandre Charpentier, 1897, Lithographie publicitaire pour la Grande Tuilerie d'Ivry d’Émile Müller.
Façade de la chocolaterie Meunier à Noisiel. Les céramiques architecturales sont réalisées par la Grande Tuilerie d’Émile Müller.
Porte d'entrée de la « Maison des Chardons » à Paris.
Photographie ancienne du bas-relief « Les Boulangers » d'Alexandre Charpentier.