Ferdinand Barbedienne
Télécharger en PDFLa Maison Barbedienne est une célèbre fonderie du XIXe siècle, qui atteint rapidement une grande renommée pour ses éditions de statues et d’objets d’art. Atelier de bronze, l’entreprise travaille cependant avec d’autres corps d’artisanat, et associe son nom à des œuvres d’une grande diversité, notamment dans l’ameublement. Présente à toutes les Expositions Universelles de son temps, la Maison Barbedienne fut régulièrement distinguée par des récompenses, notamment lors de l’ Exposition Universelle de 1855 où elle reçut la Grande Médaille d'Honneur.
Bronzier et éditeur parisien, Ferdinand Barbedienne (1810-1892) fonde en 1839 une société en collaboration avec Achille Collas, inventeur du procédé pour la réduction mathématique de la sculpture. Grâce à ce procédé révolutionnaire, ils ouvrent les portes à une production sans précédent. Sous la raison sociale « Collas et Barbedienne », ils se spécialisèrent dans les reproductions d’après l’antique et mirent au point de nouveaux procédés chimiques pour colorer et patiner les bronzes. En bon représentant de la génération romantique, Ferdinand Barbedienne se donne pour mission de démocratiser l’art, en réalisant de nombreuses copies d’antiques et en stimulant la diffusion des œuvres de ses contemporains. De très nombreuses sculptures célèbres sont ainsi éditées par la fonderie Barbedienne. Tout au long de sa vie, Barbedienne collabora avec les plus grands artistes, sculpteurs ou ornemanistes de son temps comme Édouard Lièvre, Ferdinand Levillain, Attarge, Aizelin, Barye ou Fremiet.
A côté des statues, il produit une large collection d’objets décoratifs, telles que pendules, vases, miroirs, etc. A partir de 1855, Ferdinand Barbedienne collabore avec le célèbre ornemaniste Louis-Constant Sévin (1821-1888). Entré dans la société comme sculpteur ornemaniste, il restera à son service jusqu’à la fin de sa vie, renouvelant toujours davantage les formes d’objets du quotidien qui deviennent alors de véritables pièces d’art. Les créations de Sévin, spécialisé dans le style « néo-grec », se révélèrent des domaines d’élection pour la permanence de la référence à l’antique dans les arts décoratifs, comme le grand miroir qui est conservé au Musée d'Orsay. Il s’entoure également d’émailleurs dont Alfred Serre, et développe une gamme d’émaux cloisonnés qui firent sensation à l' Exposition Universelle de 1862 de Londres, signant un grand retour de l’art de l’émail. En collaboration avec Serre, Barbedienne réalisa entre 1878 et 1889 l'Horloge monumentale de style Renaissance ornée d'émaux qui est conservée à l'Hôtel de Ville de Paris.
En 1859, la mort d’Achille Collas fait de lui le seul propriétaire de la fonderie. L’excellence de sa production lui vaut d’être nommé à la tête du Comité des industries du bronze en 1865. A sa mort en 1892, son hériter Gustave Leblanc-Barbedienne (1849-1945) reprend la fonderie qui devient alors la maison « Leblanc-Barbedienne », spécialisée dans les sculptures monumentales, et active jusqu’à la moitié du XXe siècle. C’est à Leblanc-Barbedienne que revient l’honneur de travailler avec Auguste Rodin. La production de bronzes d’ameublements est elle reprise par Paul-Alexandre Dumas, artiste de l’ Art Nouveau et élève de Majorelle, qui signe plusieurs catalogues de meubles et de papier peints « Dumas-Barbedienne » entre 1900 et 1906.
Bibliographie
Florence Rionnet, Les Bronzes Barbedienne. L'œuvre d'une dynastie de fondeurs (1834-1954), Paris, Arthena, 2016.