Gabriel Viardot
Télécharger en PDFGabriel Viardot débute sa carrière en tant que sculpteur sur bois en 1849, date à laquelle il envoie quelques sculptures naturalistes et animalières à l’exposition d’horticulture. Il est alors déjà à la tête d’une petite équipe de sculpteurs bien qu’il n’ait seulement 19 ans.
Il ouvre en 1853, une fabrique et un magasin de meubles situés aux 36 et 38 rue Rambuteau à Paris. À cette époque, Gabriel travaille avec son frère, Louis Gustave, sous le nom de « Viardot Frères et Cie ».
Sept ans plus tard, en 1860, il créé son propre atelier, « G. Viardot », au 5 rue du Grand-Chantier, et prend la direction de l’affaire familiale qu’il gardera jusqu’en 1872. Il décide alors de se consacrer au « mobilier genre chinois-japonais », qu’il a pu observer notamment à l’Exposition Universelle de 1867.
Sa production de meubles caractéristique était réalisée à partir de panneaux laqués et en relief envoyés directement de Chine ou du Japon souvent ornés d’incrustations de nacre du Tonkin. Les meubles étaient par la suite agrémentés par des bronzes d’ornement dont les modèles étaient tous de sa main.
En 1875, Clémence d’Ennery, passionée par les arts de la Chine et du Japon, réunit dans son hôtel particulier de l’ancienne avenue du Bois (aujourd’hui avenue Foch) une collection exceptionnelle d’œuvres asiatiques. Ce joyau est resté tel qu’il a été bâti en 1875, y compris les pièces où sont exposées les œuvres de la collection. Pour les exposer, Clémence d’Ennery avait fait commande à Viardot d’un nombre important de vitrines, aujourd’hui toujours visibles.
Gabriel Viardot participe aux nombreuses expositions qui marquent la scène artistique de la seconde moitié du XIXe siècle. Chacune de ses participations est couronnée de succès, il remporte en effet à l'Exposition Universelle de 1878, une médaille d’argent,puis à celles d'Anvers en 1885, de Paris en 1889 et 1900, une médaille d'or.
Il participe également entre temps aux expositions de l'Union Centrale des Arts Décoratifs où il est placé hors concours et membre du jury dès 1884. On parle par ailleurs en ces mots de son travail dans La Revue des Arts Décoratifs de 1887 : " Au premier rang des exposants de meubles sculptés, il convient de placer M. Viardot (Gabriel), hors concours comme membre du jury. M. G. Viardot, ayant épuisé toute la série des récompenses, n’a pas pour cela tari la source d’éloges. Les pièces qu’il expose sont d’un fini et d’une exécution qui expliquent facilement le succès général qu’elles rencontrent. Inspiré des arts chinois et japonais, ces meubles, adaptés aux usages européens, sont bien supérieurs, comme facture, aux meubles d’origine, qui n’ont le plus souvent qu’un intérêt décoratif, et dont les assemblages sont presque toujours défectueux ; cette adaptation est très intéressante, car M. Viardot sait donner à ses meubles un cachet spécial, tout en conservant le style asiatique. »
Fort de son succès, l’entreprise Viardot employait au milieu des années 1880, entre 90 et 100 ébénistes et sculpteurs, formés par lui-même. Il employait également, une vingtaine de sous traitants. En 1885, suite à sa participation à l’Exposition d’Anvers, il est fait Chevalier de la Légion d’honneur.
Célèbre pour sa production d’objets d’art décoratifs et plus tard de mobilier, l’Escalier de Cristal a traversé le XIXe siècle en ne perdant rien de sa qualité ou de sa renommée grâce au savoir-faire et l’ingéniosité de ses différents propriétaires qui se sont succédés. Ce sont Henry et Georges Pannier, derniers propriétaires de la maison, qui ont eu l'idée à partir de 1890 d'étendre l'activité au commerce des meubles en fabricant de très bonnes reproductions du XVIIIe siècle ou des meubles d'inspiration de l'Extrême-Orient. Pour leur exécution, les frères Pannier collaboraient avec des artisans parisiens spécialisés dans un domaine technique précis et de grand luxe, à l’instar de Gabriel Viardot. En effet, on peut lire dans les carnets d’Henry Pannier où étaient répertoriée une partie de la production, le nom de Viardot associé à la désignation de certain meubles.
Viardot organise sa succession le 26 décembre 1890 en créant "G. Viardot et Cie", société où il est associé à ses deux enfants. Lorsqu'il meurt en 1906, ces derniers prennent la direction des ateliers.
Bibliographie
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