Alep

Marbre connu depuis l'Antiquité, la Brèche d'Alep est extraite sur la commune du Tholonet dans les Bouches-du-Rhône à partir de 1712, puis à Beaurecueil en 1735 et à Saint-Antonin en 1756. Sur un fond jaune, la Brèche d'Alep est composée de grands fragments arrondis bruns, gris, rouges ou noirs.

Cette Brèche d'Alep fut très utilisée aux XVIIIè et XIXè siècle, ainsi qu'au début du XXè siècle, notamment pour des dessus de meubles (commodes, guéridons, tables) et des cheminées. C'est ainsi que le musée Carnavalet de Paris conserve une commode Louis XV en laque de Chine, legs de Madame Bouvier, avec un plateau en Brèche d'Alep.

Au XVIIIè siècle, le marquis de Gallifet envoya des échantillons de ce marbre aux sœurs du roi Louis XVI. En leur honneur, le marbre pris momentanément le nom de « Brèche Mesdames ».

En 1782, dans son ouvrage intitulé « L'Histoire naturelle de la Provence », le médecin Michel Darluc écrit :
"Tous les coteaux du Tholonet qui ont leur exposition au midi, sont composés en grande partie de marbre brèche, à fond jaune, entremêlé de taches brunes et noirâtres. On l’a vendu longtemps à Paris sous la dénomination de Brèche d’Alep. Il est formé par l’assemblage de plusieurs cailloux de divers calibres au moyen d’un suc agglutinatif qui les lie ensemble : c’est une espèce de pouding, comme le marbre de St Eutrope à Aix, dont les couleurs sont plus douces et moins tranchantes. Son grain est fin, on y voit également des morceaux ou bandes d’albâtre : il reçoit très bien le poli. On en trouve des tables, des cheminées, dans plusieurs villes du royaume, si bien travaillées qu’on croit ce marbre originaire de Syrie; plusieurs même lui donnent la préférence sur les marbres étrangers."

Une très belle cheminée ancienne de style Régence orne le salon de la Grande Singerie du Château de Chantilly.

La carrière de la Brèche d'Alep est aujourd'hui fermée, et ce depuis 1935.