Style Japonisme / Ref.13909

Gabriel VIARDOT, ensemble de mobilier japonisant pour chambre à coucher

Sculpteur sur bois de talent, Gabriel Viardot ouvre en 1853 une fabrique et un magasin de meubles à Paris. Dans les années 1870, il décide de se consacrer au mobilier japonisant. Participant aux nombreuses expositions qui marquent la scène artistique de la seconde moitié du XIXe siècle, ses contributions sont couronnées de succès. C’est ainsi qu’il remporte une médaille d’argent aux Expositions universelles de 1878, 1885 et 1889, puis une médaille d’or à l’Exposition universelle de 1900.

Signé et daté, cet exceptionnel ensemble de mobilier japonisant pour chambre à coucher a été réalisé en 1887. Les photographies d’archives rassemblées par Céline Béral (1) permettent de conclure que, fait rare, cet ensemble n’a pas été dispersé depuis sa création il y a près de 150 ans. Ce mobilier présente des caractéristiques typiques de la production de Viardot : dessin asymétrique de l’étagère, profils de pagode, plateaux dont les courbures aux extrémités sont inversées, etc. L’armoire et le lit sont exceptionnels par leurs dimensions imposantes. Haute de 2,18m l’armoire en sycomore présente un profil de pagode et un remarquable décor de nacre et d’ivoire représentant des scènes de genre parmi un décor sculpté où se mêlent branches de cerisier en fleur, feuilles d’érable et papillons gravés. Le pied de lit est décoré d’exceptionnelles fleurs sculptées dans un style particulièrement fluide et naturaliste. Au centre d’un motif en « T » orné de méandres, une menaçante tête de dragon surgit. Un profil de pagode ajouré surmonte une guirlande fleurie sur la tête de lit tandis que les angles prennent l’apparence des bornes japonisantes ornées de rinceaux. Les pieds galbés de la coiffeuse présentent des décors en bronze doré et celle-ci conserve son miroir orné en son sommet d’une branche de cerisier en fleur.

En 1887, année de fabrication de notre ensemble, la Revue des Arts Décoratifs fait état des pièces présentées par Gabriel Viardot à l’Exposition de l’Union Central des Arts Décoratifs parmi lesquelles sont mentionnées « un buffet très pittoresque, un lit fantastique dont la forme et les détails semblent avoir été conçus par un artiste de l'empire du Milieu [...] ». En l’absence de certitude sur les pièces exposées, il est permis de se demander pourquoi nos pièces signées et datées 1887 ont été prises en photo et si elles n’avaient pas une valeur particulière… S’agit-il, au moins en partie, des éléments exposés en 1887 ?