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Style Napoléon III / Ref.15332

ESCALIER DE CRISTAL (attribué à) : Petite étagère en bronze doré et marqueterie de marbres.

Dimensions

Profondeur : 25cm

Cette étagère comporte trois tablettes réalisées en marqueterie de pierres dures et montées sur bronze. La monture, originale, présente un motif de segments de bambous, dévoilant l’inspiration extrême-orientale qui a présidé à sa conception. Chaque tablette présente un décor différent qui se déploie sur un fond noir : un oiseau est perché sur une branche fleurie, une branche de muguet voisine avec de petites fleurs bleues, une branche de potentille sanguine arbore un rouge éclatant. L’utilisation des pierres dures pour la réalisation de ces tablettes implique un travail important dans la recherche des bonnes teintes et nuances. Ainsi, aucun motif n’est représenté dans une couleur uniforme, chaque pétale de fleur à sa propre teinte, comme dans le milieu naturel en somme.

Cette étagère témoigne de l’art du commesso, tradition florentine datant de la fin du XVIè siècle. Le commesso est une technique qui consistait à utiliser des pierres dures de différentes couleurs qui, après avoir été découpées, assemblées et collées sur un panneau en marbre ou ardoise, représentaient une scène. En 1588, Ferdinand Ier de Médicis, grand-duc de Toscane, fonde une Manufacture d’Etat, « La Galleria dei Lavori », spécialisée dans la marqueterie de pierres dures. Cette manufacture acquiert très vite un renom international, notamment dans toutes les plus grandes cours d’Europe. Elle a comme marque distinctive le perroquet juché sur une branche et le fond noir, ce qui est très proche des tablettes de l’étagère que nous étudions ici. Chaque cour royale ou princière d’Europe est alors très friande de ces réalisations et bon nombre de manufactures voient le jour, notamment un atelier des mosaïques et reliefs fondé aux Gobelins par Louis XIV. Le représentant de la cour de France auprès des Médicis fut chargé de recruter le personnel qui se matérialisa, peu de temps après, par le transfert en France d’une petite équipe venant de la manufacture grand-ducale. Après un mésamour au cours du XVIIIè siècle, la France de l’Empire retrouve le goût des marqueteries de pierres dures : bon nombre de panneaux sont remployés par les principaux ébénistes dans leur mobilier. Que ces panneaux proviennent d’anciens meubles démontés ou des réserves encore bien fournies de Florence, le fait est que l’on a vu rapidement apparaître sur le marché parisien, pour satisfaire la nouvelle mode, un nombre important de panneaux de ce type. Cette étagère, bien que plus tardive, est représentative de ce goût qui a duré tout le XIXè siècle.
À Florence naissent de nombreux ateliers privés spécialisés dans les mosaïques de pierres. Ces ateliers ont participé aux grandes Expositions Universelles de leur temps, ce qui a favorisé leur notoriété auprès du public. L’atelier fondé en 1858 par Enrico Bosi, par exemple, avait plusieurs points de vente, à Turin, Londres et Paris. Ainsi, nous voyons comment la tradition florentine du commesso a pu atteindre Paris dans la deuxième moitié du XIXè siècle.

    La qualité d’exécution de cette étagère et l’utilisation des motifs de segments de bambous nous mène à attribuer la réalisation de cet objet à l’Escalier de Cristal. En effet, ce motif est tout à fait caractéristique des réalisations de cette célèbre maison parisienne. Héritière des grands marchands merciers du XVIIIè siècle, cette maison a été fondée en 1802 par Mme veuve Desarnaud et était alors située au Palais-Royal. Par la suite, elle change plusieurs fois de propriétaire et de raison sociale. Ainsi, en 1847, Lahoche et Boin, puis en 1852, Lahoche seul qui s’associe avec son beau-fils, Emile Pannier, en 1857. De 1890 à 1923, elle appartient aux fils de ce dernier, sous la raison sociale Pannier frères et Cie. Cette maison travaillait en collaboration avec de nombreux créateurs et artisans, laqueur, bronziers, ébénistes, peintres, décorateurs… Ce fut très probablement le cas pour la réalisation de cette étagère. En cette fin de siècle, l’Escalier de Cristal devient synonyme, pour la haute bourgeoisie, d’exotisme, de qualité et de raffinement.