Style Régence / Ref.15605
Le Chasseur Email par Théophile Soyer
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Parmi les différentes techniques de l’émail, l’émail peint s’est épanoui à Limoges durant la Renaissance, plus particulièrement de 1530 au début du XVIIè siècle. Au XIXè siècle, l’intérêt manifesté pour les époques anciennes amène à la redécouverte de cet art. C’est en 1840 qu’on voit réapparaître les émaux peints. En camaïeu, blanc sur noir, ce sont tout d’abord de petits éléments imitant les camées qui sont utilisés en bijouterie. Les années qui suivent correspondent à une période de recherche à la fois sur la composition chimique des émaux et sur les supports possibles. En 1860, de nombreux artistes sont arrivés à une maîtrise remarquable. Au premier rang de ces artistes, nous trouvons Claudius Popelin. Parmi ses collaborateurs, il y avait Paul Soyer. Né en 1832, il réalisait principalement de petits bronzes dorés décorant le mobilier. En collaborant avec Popelin, ils ornementèrent les meubles avec des émaux, afin de remplacer les bronzes, plus classiques et plus chers. Après la guerre de 1870, il s’installe à son compte, au 4 bis rue Saint-Sauveur, et, cinq ans plus tard, il est cité parmi les meilleurs ateliers. Il fabrique principalement des plaques en camaïeu destinées à décorer des objets ou des meubles. Toutefois, dans son atelier, il est obligé de faire appel à des artistes pour imaginer de nouvelles compositions. C’est pourquoi il orienta vers les Beaux-Arts son fils, Théophile. Né en 1853, celui-ci suivit les cours de l’atelier Yvon et Levasseur et débuta au Salon de 1870 avec une reproduction en émail d’un tableau de le Barbier aîné. : Apollon tuant le serpent Python. Adoptant le style « troubadour » alors en vogue, il réalisa des pièces figurant des fauconniers à cheval, des hallebardiers ou des chasseurs, en polychromie chatoyante ou en camaïeu d’or : notre chasseur semble bien faire partie de cette série. Le Musée Municipal de l’Évêché – Musée de l’émail de Limoges, un des très rares musées au monde détenteurs d’une œuvre de cet atelier, a acquis une pièce en 2000, Hallebardier, très similaire à l’œuvre que nous présentons ici, par la composition, le costume, les couleurs et le type de sujet représenté. Le musée de Reims, lui, possède une scène de mousquetaires attablés devant une cheminée, cartes en main, signée du maître émailleur (La partie de cartes, après 1875, Musée des Beaux-Arts de Reims).
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