Style Japonisme / Ref.14891

L’Escalier de CRISTAL, Pendule japonisante sphérique en cristal gravé et émaux polychromes

Cette exceptionnelle pendule japonisante en cristal taillé, émaillé et doré est une création de l’Escalier de cristal, soigneusement consignée par Henry Pannier dans son Carnet bleu. La base cylindrique est gravée et émaillée de motifs végétaux typiques du langage décoratif japonisant : feuilles, vrilles et coloquintes se déploient autour d’une pièce ajourée en bronze doré. À la fin du XIXe siècle, ces éléments végétaux sont repris et exacerbés par les artistes de l’art nouveau.
Le corps sphérique de la pendule est monté sur un lotus en bronze doré dont les feuilles sont finement ciselées. Le cadran gravé et doré figure un paysage de marais où se mêlent roseaux et fleurs de lotus et d’où s’échappent des canards en vol. Les heures sont marquées par des signes inspirés de l’écriture japonaise dorés sur un fond émaillé noir. Cette pendule impressionne par la finesse d’exécution et l’originalité de sa conception. Les détails de cette pièce sont d’une extrême délicatesse, en témoignent les aiguilles en laiton finement ciselées représentant un dragon menaçant à la gueule ouverte, élément caractéristique des pendules de l’Escalier de cristal. Le revers de la pendule présente un décor en émail polychrome cerclé d’écailles figurant un coq et une poule. Symbole de l’aurore, le coq figure bien à propos sur une pendule dans le style du pays du soleil levant. La poule, quant à elle, est un symbole d’abondance.
Des éléments décoratifs en bronze doré sont fixés de chaque côté de la partie supérieure de l’horloge, ce qui lui confère un aplomb et une belle présence malgré sa transparence. Par ailleurs l’effet irrégulier de la surface est savamment maîtrisé et donne un superbe relief à l’ensemble. Reprenant un motif très en vogue sous le règne de Louis XV et remis au goût du jour dans la deuxième moitié du XIXe siècle, l’horloge est surmontée d’un magot en bronze doré à califourchon sur un crapaud grimaçant. Célèbre pour ses horloges dites « Tam-Tam » inspirés des gongs asiatiques, notre modèle est un des rares qui soit entièrement réalisé en cristal. Son dessin est connu par le Carnet bleu d’Henry Pannier. L’entrée du carnet énumère quatre commandes pour cette pièce exceptionnelle (1). Signé sous la base.

1) Masseau, Annick et Didier, L’Escalier de cristal. Le luxe à Paris 1809-1923, Saint-Rémy-en-l’Eau, Éditions Monelle Hayot, 2021, p. 241.