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Mathurin Moreau pour la fonderie du Val d’Osne, Les Quatre Éléments, entre 1849 et 1879

Fils et frère de sculpteurs, Mathurin Moreau (Dijon, 1822-Paris, 1912) est l'un des sculpteurs les plus renommés du xixe siècle. Il remporta le second prix de Rome à vingt-et-un ans. Il travailla pour la fonderie d’art du Val d’Osne entre 1849 et 1879. Il remporta de nombreux prix aux Salons, ainsi qu’aux Expositions Universelles ; en 1897, il reçut une médaille d’honneur au Salon. Le sculpteur fut également une personnalité publique engagée : il publia un essai sur la misère en 1851 et fut élu maire du 19e arrondissement de Paris en 1878. Il exécuta les Quatre Éléments dans le cadre de sa collaboration avec la fonderie d’art du Val d’Osne à la fin du xixe siècle. Les éléments sont personnifiés par des putti dotés d’attributs divers et accompagnés d’animaux ou d’objets faisant écho à l’élément qu’ils évoquent. Les joues gonflées, l’Air souffle dans une corne de brume ; il est assis sur le corps d’un agneau aux yeux clos. L’Eau est couronnée de roseaux et tient un long bâton ; le putto chevauche une tortue marine d’une belle taille. Le Feu, lui, tient une lampe allumée dans les mains. Il pose le pied sur une salamandre, animal réputé pouvoir traverser les flammes sans dommage, voire être engendré par le feu. Enfin, La Terre est couronnée d’un pampre et tient d’une main une grappe de raisin, de l’autre une gerbe de blé. Elle pose le pied sur une outre de vin. Le sens du détail de l’artiste transparaît dans le traitement différencié des cheveux de chaque putto. Alors que La Terre a une chevelure au naturel, celle de l’Air est composée de boucles tourbillonnantes et tirées en arrière comme par un vent fort ; les cheveux de l’Eau sont détrempés et presque similaires à des algues, tandis que ceux du Feu imitent des flammes. Notre ensemble apparaît dans le catalogue de la Société anonyme des grands fourneaux et fonderies du Val d’Osne. En 1878, une fontaine des Quatre éléments reprenant un modèle similaire à celui proposé par le catalogue de la fonderie fut érigée à Valence : les quatre statues s’avançant dans la vasque inférieure sont identiques aux nôtres.