Exposition Universelle de 1878
Télécharger en PDFLa Troisième République est proclamée en 1870, et une nouvelle Exposition Universelle est organisée à Paris pour présenter au monde le nouveau visage de la France. Le Palais du Trocadéro, réalisé par Gabriel Davioud et Jules Bourdais, est une impressionnante architecture iconique de l’Exposition.
Mac Mahon y reçoit les têtes couronnées invitées à l’événement, tandis que les pièces d’exposition sont réunies au Palais de l’Exposition. Il inaugure l’Exposition Universelle entouré des statues des six continents (l’Amérique du Sud et du Nord ayant deux statues distinctes), qui aujourd’hui décorent le parvis du Musée d’Orsay à Paris. Ces statues en bronze dorées ont été réalisées par des artistes renommés : Schoenewerk, Hiolle, Mathurin Moreau, Delaplanche, Falguière et Millet.
Parmi les attractions les plus célèbres, les visiteurs pouvaient entrer dans la tête de la Statue de la Liberté, avant que celle-ci ne soit envoyée à New-York, et voler en montgolfières, avec des ballons libres et un grand ballon captif d’Henri Giffard. A cette Exposition, le public découvre le Praxinoscope d’Emile Reynaud (mention honorable), dernière évolution de l’image animée avant l’invention des frères Lumières, le cinéma ; ou encore les tondeuses Archimédiennes (médaille d’argent), utilisées par la Ville de Paris pour l’entretien de ses pelouses. Enfin, les Fontaines Wallace, dont la première a été installée à Paris en 1872 pour combattre l’insalubrité, sont multipliées au nombre de 57 pour l’occasion.
Les pavillons nationaux de cette exposition sont réunis dans une allée des nations, côte à côte. Plusieurs pavillons ont été préservés dans les environs de Paris, comme le pavillon de l’Inde, toujours visible à Courbevoie. Le pavillon russe, une réplique de la maison où naquit Pierre Le Grand, avait été remonté à Nogent-sur-Marne.
Fourdinois et Barbedienne restent les maîtres incontestés des arts décoratifs français, dans leurs domaines respectifs : l’ébénisterie et les bronzes d’art.
Barbedienne présente une horloge monumentale de style néo-Renaissance, ornée d'émaux d'Alfred Serre, qui lui vaut une médaille d'or.
Dans la classe des meubles, Fourdinois est ainsi récompensé d’une grande médaille, seulement égalé par les britanniques Graham & Johnson. Jules Loebnitz remporte lui une médaille d’or pour sa porte des beaux arts, avec Paul Sédille.
Une pléthore de fondeurs français sont récompensés, à commencer par le Val d’Osne et Barbedienne, à qui l’on décerne deux médailles d’or, ainsi qu’à la manufacture de Tolède et la manufacture de papier-monnaie de Russie. Boyer, Dasson, Denière, Graux, Lérolle, Lévy, Bouhon, Peyrol… les noms sont nombreux, et le jury ponctue la liste de quelques noms venus d’Autriche-Hongrie, d’Angleterre, de Chine, de Russie.
Parmi les collaborateurs récompensés personnellement de médailles, on compte Ferdinand Levillain, Constant Sévin, Joseph Chéret, Alfred Serre.
En céramique, une médaille d’honneur est décernée au Japon, et un grand prix pour les français Théodore Deck et Bapterosses. La Chine et l’Angleterre sont aussi largement récompensés. Émile Gallé, qui deviendra un très grand acteur de l’Art Nouveau, expose en 1878 un beau vase japonisant inspiré des estampes de Hokusai, « La Carpe ».