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Académicien reconnu, Rudolf Weyr (1847-1914) est à Vienne l’un des représentants les plus actifs du courant néo-baroque et néo-rococco de la fin du XIXe et du début du XXe siècle. Remarqué par le couple impérial, il est l’auteur de nombreux monuments à Vienne et dans d’autres villes de l’Empire Austro-Hongrois. Son œuvre la plus connue est la  fontaine Die Mach zur See, ou « Le Pouvoir sur la Mer », érigée en 1894 sur le Michaelertrakt devant le palais de Hofbourg. Cette fontaine représente la puissance maritime de l’Empire Austro-Hongrois, pendant du « Pouvoir sur la Terre », représentant les armées.

Né en 1847 à Vienne, Rudolf Weyr étudie à l'Académie des Beaux-Arts de Vienne où il est l'élève de Franz Bauer de 1864 à 1872. En même temps, il travaille dans l'atelier de Josef Cesar et attire l'attention de deux architectes, Gottfried Semper et Carl Von Hasenaue, qui lui confièrent ses premiers travaux : l'exécution des grandes allégories des tympans du Mittelrisalite Kunsthistorisches Museum. Le groupe de Samson et Dalila, histoire tirée de la Bible, qu’il réalise en 1870, lui permet de remporter le Prix Reichel. Puis très vite, en 1873, Rudolf Weyr remporte le premier prix du concours de conception d'une médaille pour l'Exposition Universelle de Vienne.

Rudolf Weyr est ainsi l’un des artistes les plus distingués de l’Empire Austro-Hongrois, et le couple impérial fait personnellement appel à lui pour la décoration du fronton de la Villa Hermès de l’Impératrice Sissi. En 1898,  c’est à lui que revient l’honneur de réaliser la statue en pied de l’Empereur Franz Joseph Ier.

Pour la ville de Vienne, il conçut la statue de Charles VI du  Kunsthistorisches Museum (façade sur la Place Maria Theresa), reprit la décoration de la coupole du Musée d'Histoire Naturelle, sculpta deux bas-reliefs en marbre pour l'Université (La Prospérité et L'Industrie) et deux reliefs de la porte en bronze de Equitablepalais (1890/1891). De 1894 à 1898, il réalise également les deux lions de bronze pour les quais de Nussdorf, ainsi qu’un soldat Magyar pour la façade du Neue Burg.
Enfin, l’Église Saint-Pierre de Vienne est décorée d’un bas-relief de Weyr, représentant la légende de sa fondation par Charlemagne. Dans plusieurs de ces œuvres, on peut noter une affection de l’artiste pour les costumes folkloriques, notamment dans la statue du Magyar et le bas-relief de Saint-Pierre.

A plusieurs reprise, Rudolf Weyr réalise également des monuments en l’honneur de grands artistes : en 1889, il sort gagnant de la compétition pour le monument du dramaturge autrichien Franz Grillparzer et est retenu pour la création des bas-reliefs. En 1905, il réalise un statue du peintre Hans Canon, puis le Monument à Johannes Brahms sur la Karlsplatz, en 1908.

A partir de 1888, il est Membre Honoraire de l'Académie des Beaux-Arts, puis professeur à l'Université en 1889.


Rudolf Weyr, lithographie de A. Dauthage, 1882.
Portrait de Rudolf Weyr devant sa sculpture monumentale en préparation Le Pouvoir sur la Mer, 1894.
Tympans de la Villa Hermes, 1884.
Monument Grillparzer, 1889.
Bas-relief en bronze d’une des deux portes du Equitable Palais, 1890-1891.
Le Pouvoir sur la Mer, 1895, place Michaelertrakt, Palais Hofburg, Vienne.
Détail du Pouvoir sur la Mer.
Magyar de la façade du Neue Burg, 1895-1901.
Statue de l’Empereur Franz Joseph Ier à Schwechat, 1898.
Monument à Hans Canon, Stadtpark, 1905.
Bas relief illustrant la légende de la fondation de l’église Saint-Pierre de Vienne par Charlemagne, 1906.
Monument à Johannes Brahms sur la Karlsplatz, 1908, Rudolf Weyr.