Style Napoléon III / Ref.11237

E. MARTIN (ancienne maison RIVART), Bureau en marqueterie à décor de paysage lacustre Exposition Universelle de 1889

Ce bureau au décor marqueté remarquable a été réalisé vers 1878 par le marqueteur E. Martin, comme l’indique la signature dans la marqueterie ainsi que l’étiquette, successeur de Julien-Nicolas Rivart (1802-1867).

Ce dernier, habile artiste, est l'inventeur de la technique de marqueterie de porcelaine, un procédé unique, longuement mis au point et breveté en 1849, qu'il était alors le seul à maîtriser. Cette technique permet la synthèse esthétique entre la marqueterie florentine de pierres dures et la décoration en plaques de porcelaine du XVIIIe siècle. Il remporta un franc succès durant toutes ses participations aux Expositions Universelles de 1851, 1855 et 1867 et fut récompensé de médailles ainsi que des compliments Napoléon III et de l’admiration de l’Impératrice.

Cependant, son procédé de marqueterie de porcelaine n’a pas connu de postérité après sa mort en 1867, bien que E. Martin tenta quelques années d’en perpétuer la technique avant de se concentrer sur la marqueterie de bois uniquement.
Sa production reste aujourd’hui encore très rare et peu étudiée, on sait néanmoins, qu’il remporte en 1867 une médaille d’argent du Comité des ouvriers de Paris et une médaille de bronze à l’Exposition du Havre l’année suivante.
Il ouvre son atelier au 56 rue Sedaine à Paris en 1872 et semble poursuivre son activité jusqu’en 1894, dernière année où il figure au Didot Bottin. D’après la mention de son activité, il abandonne la marqueterie de porcelaine et la référence à la maison Rivart à partir de 1890. Ses créations sont néanmoins couronnées de succès aux Expositions Universelle de 1878 où il remporte une médaille d’argent et ainsi que celle de 1889.

Le décor du plateau de notre bureau présente un décor de faisan et sa poule faisane dans un paysage lacustre, en marqueterie de différentes essences de bois, sur un fond en damiers. La marqueterie, d’une qualité remarquable, est également agrémentée d’incrustations en nacre que l’on retrouve sur les ailes de l’insecte et de la libellule, apportant ainsi une touche de lumière à ce paysage bucolique. Il fut présenté en tant que panneau indépendant à l’Exposition Universelle de 1889 et figure illustré dans l’ouvrage de Victor Champier, Les Industries d’Art à l’Exposition Universelle de 1889.

Il fut très certainement monté par la suite en bureau par l’artiste qui en orna la ceinture s’ouvrant par trois tiroirs d’un autre décor de marqueterie dans le même goût, tout autant raffiné et remarquable. Les huit pieds à entretoise ne sont pas en reste et ont également étaient travaillés afin de leur donner une élégance digne du travail marqueté qu’ils supportent.