Style Louis XV / Ref.13869

Benoît, dit Bénédict ROUGELET, Le Petit Malin, après 1880

Cette sculpture, dont le modèle fut exposé au Salon de 1880, fut exécutée par Bénédict Rougelet.

Benoît, dit Bénédict Rougelet (Tournus, 1834-Ivry-sur-Seine, 1894), étudia la sculpture à Tournus, puis à Lyon et à Paris, où il fut l’élève de Francisque Duret à l’École des Beaux-Arts. Il fut particulièrement actif dans la seconde moitié du xix^e siècle. Il exposa ses œuvres lors de la quasi-totalité des Salons en 1868, puis entre 1874 et 1894, et y fut récompensé à plusieurs reprises.

Le modèle en marbre de sa sculpture intitulée Le Petit Malin fut présenté au public à l’occasion du Salon de 1880, où il reçut une médaille.

Elle représente un putto à l’air espiègle, qui pointe du doigt le spectateur (la prochaine victime de ses flèches ?) d’une main, tandis qu’il cache l’autre main, qui tient son arc, derrière son dos ; un carquois rempli de flèches gît au sol. La figure est tout en mouvement : l’un de ses pieds dépasse de la terrasse, conférant à sa posture une certaine instabilité, tandis que l’asymétrie des bras et le drapé qui couvre sa nudité à l’arrière accentuent cet effet.

La statue se rapproche du goût du xviii^e siècle, notamment sous le règne de Louis XV, pour les sujets légers. L’Amour menaçant, sculpture exécutée par Étienne-Maurice Falconet vers 1757, s’inscrit parfaitement dans cette veine. Il inspira probablement l’artiste pour Le Petit Malin : les jeux de mains des putti sont proches et, dans les deux cas, l’Amour prend le spectateur à témoin avant de blesser une nouvelle personne de ses flèches.

À la suite du succès de la statue, Le Petit Malin connut plusieurs éditions en marbre et en bronze à la fin du xix^e siècle.