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Un guéridon au décor d’émail rarissime de la faïencerie de Rubelles

Notre guéridon plaqué de palissandre, au plateau orné d’émaux ombrants d’un beau vert profond, est une pièce tout à fait exceptionnelle. Réalisé entre 1842 et 1844, ce décor d’émail est l’œuvre de la faïencerie artistique de Rubelles, près de Fontainebleau. Possiblement retiré de l’Exposition du commerce et des produits de l’industrie en 1844, notre guéridon est le seul exemplaire connu à ce jour. A la fin du XIXe siècle, ses créations sont très prisés des connaisseurs qui se les disputent « à prix d’or ». Elles étaient comparées aux plus belles porcelaines anglaises. Très rare, ce décor est en faïence lithophanique, une technique mise au point par le baron de Bourgoing en association avec Alexis du Tremblay, propriétaire du château de Rubelles. Directeurs de la Manufacture de Rubelles, les deux associés exploitèrent ce procédé original durant une quinzaine d’années. Il permet d’obtenir des effets de transparence dans la porcelaine. Les dessins sont rendus en dégradés, depuis les ombres opaques jusqu’à des lumières très translucides.

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Faïencerie de Sarreguemines pour Vermont Frères, Service de table du modèle "Vues de Paris", vers 1890

Ce service en faïence crème à décor des armes et monuments de Paris fut exécuté par la faïencerie de Sarreguemines vers 1890, et diffusé par le magasin Vermont Frères à Paris. Le cachet apposé sur la base de chaque pièce du service indique que cette dernière est une entreprise parisienne, installée aux abords de l’Opéra. Il indique également que ce service est en « terre de fer », appellation correspondant à une faïence fine à laquelle sont mêlés du feldspath et du kaolin, pour la rendre plus blanche et plus résistante ; elle est ainsi très proche de la porcelaine. Les pièces du service sont marquées de chiffres et de lettres permettant de les individualiser au revers. Le service comprend treize grandes assiettes plates, quatorze petites assiettes, six assiettes creuses, trois plats et trois compotiers. En tout, le service présente seize dessins différents, car les différents motifs sont parfois repris d’une pièce à l’autre. On trouve, dans le service des représentations du Panthéon, de l’arc de triomphe du Carrousel, de l’église de la Trinité, de l’Opéra, de la Madeleine, de la Tour Eiffel, de la cathédrale Notre-Dame, de l’arc de triomphe de l’Etoile, de la fontaine Médicis au jardin du Luxembourg, de l’église Saint-Augustin, de la gare Saint-Lazare, du palais du Louvre, de la fontaine saint-Michel, du Palais de Justice, de la tour Saint-Jacques. Il représente aussi le palais de l’Industrie, détruit en 1896 et remplacé par le Grand Palais, signe que le service date donc probablement d’avant sa démolition. Les monuments sont peints comme à l’aquarelle, sur un ciel bleu, avec des couleurs pastelles. Le haut des pièces est orné du blason de la ville de Paris se détachant sur une branche de laurier, tandis que les décors sont soulignés par une branche de marronnier en partie basse, dans laquelle s’entremêlent des phylactères portant le nom du monument représenté. Deux autres services du même modèle passés en vente chez Drouot en 2012 et chez Thierry de Maigret en 2023 permettent de compléter la liste des monuments initialement représentés dans ce service : les Halles centrales (aujourd’hui disparues), le Pont Neuf, Longchamps, l’église Saint-Sulpice, le Parc des Buttes Chaumont et la Bastille (pourtant déjà détruite lors de la réalisation du service, mais toujours un symbole parisien fort), le palais du Luxembourg, l’hippodrome de Longchamps, etc. Ce service donne un bel aperçu des plus beaux monuments de la capitale. Ceux-ci sont représentés dans un état contemporain à sa création, qui permet ainsi d’évoquer le paysage parisien à la toute fin du xixe siècle, tout en permettant au spectateur de reconnaître des bâtiments qui lui sont encore célèbres aujourd’hui.

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Théodore DECK, Plat orné d’un oiseau et d’insectes aux reflets irisés, vers 1880-1900

Ce plat en faïence émaillée aux riches reflets irisés fut exécuté par Théodore Deck vers 1880-1900. Il porte la signature et le cachet de l’artiste au revers. Théodore Deck se forma initialement dans le domaine de la fabrication des poêles. Lorsqu’il s’établit à Paris pour son propre compte, en 1858, il fabriquait des revêtements de poêle puis, fort de son succès, se lança dans la céramique. L’atelier créa alors de nombreux plats, parfois exécutés avec la collaboration de peintres reconnus. Il perfectionna progressivement sa technique et connut un franc succès lors des nombreuses Expositions Universelles auxquelles il participa. En 1878, il fut fait officier de la Légion d’Honneur. Il dirigea la manufacture de Sèvres entre 1887 et sa mort en 1891. Le décor de ce plat, particulièrement poétique, met en scène un petit oiseau à la gorge jaune et aux ailes bleu-vert et brunes, entouré de fleurs orange parmi lesquelles volètent une abeille et deux papillons. Le sommet de la tête et une partie des ailes de l’oiseau, tout comme les ailes des papillons et le corps de l’abeille, furent exécutées grâce au travail de Deck sur les reflets métalliques, qui enrichit de manière unique le décor de ce plat. C’est notamment grâce à sa maîtrise technique dans ce domaine qu’il obtint une médaille d’argent lors de l’Exposition Universelle de 1867 ; toutefois, il est rare qu’il en fasse un usage aussi important et varié dans une même œuvre. En cela, ce plat est une pièce exceptionnelle. L’artiste affectionne particulièrement les motifs d’oiseaux et de papillons en vol dans un environnement naturel et fleuri ; en témoigne un autre plat de sa main, conservé dans la collection de Peter Marino, représentant un oiseau aux ailes bleues rayées de noir, perché sur une branche fleurie, d’où il guette deux papillons aux ailes colorées.

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BACCARAT – Paire de vases en opaline blanche à décor japonisant doré

Cette élégante paire de vases en opaline blanche est une réalisation de la cristallerie Baccarat, identifiable grâce à son étiquette d’origine. De forme légèrement galbée reposant sur un piédouche circulaire, chaque vase est finement orné d’un décor doré japonisant représentant un paysage exotique : des palmiers élancés, des bambous et une végétation luxuriante finement gravés à l’or fin. Le contraste entre la blancheur laiteuse de l’opaline et l’éclat du décor doré confère à cet ensemble un raffinement typique des productions Baccarat de la seconde moitié du XIXe siècle. Ce type de décor, inspiré de l’Extrême-Orient, illustre l’engouement européen pour le japonisme à cette époque. Ces vases, au parfait état de conservation, témoignent du savoir-faire technique et artistique de la manufacture Baccarat.