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Parvenant à plus de merveilles que les précédentes, l’Exposition universelle de 1867, organisée par Napoléon III à Paris, est une des plus importantes Expositions Universelles. Pour réunir 32 pays et leurs colonies, Napoléon III innove pour « qu’elle soit plus complètement universelle que les précédentes », notamment en l’organisant par Pavillons nationaux, ce qui restera la formule des expositions futures.

Installée pour la première fois au Champ-de-Mars et desservie directement par une gare, elle accueille plus de 5.200 exposants et 11.000 visiteurs dans un palais construit par l’architecte Léopold Hardy en collaboration avec l’ingénieur Jean-Baptiste Krantz. Ils conçoivent le Palais Omnibus, immense bâtiment circulaire où l’on peut admirer des produits manufacturés et machines, comme la machine à laver le linge, ou l’ascenseur hydraulique de Léon Edoux. Les pays invités y avaient chacun une section,  la France, la Belgique, la Russie et l'Angleterre occupant la plus grande partie de l’espace.
L’édifice de forme ellipsoïdale est organisé en huit anneaux concentriques répondant à une double hiérarchie. Chaque anneau traite d’un type précis de technique tout en étant segmenté par nation. Le visiteur peut donc effectuer une visite circulaire par thème ou une visite radiale par nation. Il s’agit d’un chef d’œuvre de rigueur s’attachant à répondre aux exigences modernes de classification. Surnommé le « Colisée moderne », cet édifice marque le triomphe de la rationalité tout en donnant une idée complète de la force et de la puissance productive des nations représentées.

Autour du Palais Omnibus, les visiteurs ont le loisir de se promener dans un agréable Parc, autre nouveauté importante, où sont construites les  « architectures d’exposition », ou Pavillons nationaux. Les pays sont en effet invités à construire sur place des bâtiments éphémères représentant leur culture et la beauté de leur architecture. Nouvelles curiosités, ces pavillons font de l’Exposition une véritable promenade à travers le monde, remplie d’émerveillements. Le Mexique choisit ainsi de bâtir un temple de Xochimilco, la Suisse des chalets traditionnels, la Tunisie une reproduction du Palais du Bey. D’autres curiosités sont également présentes, comme l’Aquarium où un scaphandrier fait la démonstration de cette technologie en passant plusieurs heures dans un appartement englouti sous l’eau.
Enfin, tout au long du Parc se tenaient des restaurants offrant la cuisine du monde entier, afin que la découverte soit complète.
Ouvert jusqu’à onze heure du soir grâce à l’électricité, il est un symbole des progrès de la modernité.

Invitée d’honneur de la France, la Russie expose sa riche orfèvrerie au sein du Palais, tandis qu’à l’extérieur, c’est un village entier qui est construit. Ainsi, on y découvre notamment les yourtes de Sibérie, et les Isbas typiques, qui charment le public parisien. Dans le XVIe arrondissement de Paris et à Saint-Cloud, des Isbas de l’Exposition de 1867 sont ainsi encore en place de nos jours.
L’Égypte fait également sensation, Ismaïl Pacha s’étant laissé convaincre d’élaborer avec l’égyptologue Auguste-Edouard Mariette une véritable manifestation culturelle autour des trésors de l’Égypte antique. Mariette imagine le grand Temple d’Athor, construction réunissant des traits caractéristiques de plusieurs temples antiques, et une allée bordée de Sphinx, qui sont le clou de l’Exposition. De véritables antiquités sont apportées à l’Exposition, dont des momies qui sont pour l’occasion démaillotées en présence des souverains, afin d’en étudier le procédé.

Enfin, le Japon participe pour la première fois à l’Exposition Universelle. L’événement est d’importance pour les artistes européens, sur qui l’art du Japon fait grande impression : l’Exposition Universelle de 1867 marque ainsi le début du Japonisme .

Dans les arts décoratifs, l’ébéniste Charles Guillaume Diehl est reconnu comme le plus novateur, avec un grand médailler qui provoque l’étonnement. Orné de casques et boucliers gaulois en bronze, ce grand meuble est une curiosité de l’Exposition, aujourd’hui conservé au Musée d’Orsay.
Le Grand Prix est décerné à Fourdinois pour un grand cabinet de style Néo-Renaissance, orné de sphinx ailés sculptés en ronde bosse.


Du côté des beaux-arts –entendus comme peinture et sculpture-, c’est le triomphe d’un art officiel, vivement critiqué par Zola. Meissonnier, Cabanel, Rousseau sont encensés tandis que Courbet et Manet exposent de manière indépendante sur l’avenue de l’Alma. Déjà existant à l’  Exposition Universelle de 1855 , et entériné par le Salon des refusés de 1863, le fossé se creuse entre l’art académique et les dissidents modernes.


Enfin, l’Exposition Universelle de 1867 se déroule dans un fort contexte de luttes sociales et ouvrières. Marquée par un monde du travail contestataire, elle lui accorde une place prépondérante par une grande rétrospective de l’Histoire du travail, par l’exposition de réalisations de modèles ayant pour but l’amélioration des conditions physiques et morales de la population, et enfin par la venue de délégations ouvrières aux frais de l’État. Leurs rapports suite à l’Exposition de 1867 sont considérés comme des textes fondateurs du syndicalisme français ; et certains sont sanctionnés par des textes de lois. Dans une sorte d’utopie, l’État tente à travers l’Exposition Universelle de se poser comme garant du bien-être ouvrier en vue de l’harmonie sociale. La surenchère nationaliste des Exposition Universelles précédentes laisse donc place à la préoccupation des contestations de ceux qui font l’industrie. Par ce retournement de valeur, il s’agit d’apaiser la colère et la révolte en germe qui aboutit, l’année suivante, à la Révolution de 1868.

Vue sur le Palais Omnibus et le Parc, Exposition Universelle de 1867, Paris.
Bisson jeune, photographie de la Galerie du Palais Omnibus, vue de la section des Arts usuels d’Autriche, 1867, Bibliothèque Nationale de France.
Antoine Baron, Fête officielle au Palais des Tuileries pendant l’Exposition Universelle de 1867, 1867, Palais de Compiègne.
Froment-Meurice, François Carlier, Coupe du surtout de table commandé par Napoléon III, 1867, Musée des Arts Décoratifs, Paris.
L’aquarium, illustration du Musée des familles, 1867.
Isbas russes dans le parc de l’Exposition, photographie de 1867.
Temple d’Athor, photographie de Pierre Petit, Archives nationales.
Exposition du joaillier Baugrand, « Les Merveilles de l’Exposition Universelle », illustration de presse, 1867, RMN.
Pavillon de la Chine, reconstitution.
La délégation japonaise autour de Tokugawa Akitake, illustration du Monde Illustré, 1867.
Intérieur de la maison du gouverneur de Satzouma, gravure du Monde Illustré, 1867.
Pavillon de la Tunisie et du Maroc
Théodore Deck et Eléonore Escallier , Plat, 1867, Musée des Arts Décoratifs, Paris.
Charles Guillaume Diehl, Jean Brandely, Emmanuel Fremiet, Médailler, 1867, Musée d’Orsay, Paris.
Henri-Auguste Fourdinois, Cabinet à deux corps, Grand prix de l’Exposition Universelle de 1867, Musée des Arts Décoratifs, Paris.
Christofle et Cie, sculptures de Carrier-Belleuse et Joseph Chéret, Table de toilette de Gustave Pereire, 1867, Musée des Arts Décoratifs, Paris.
Auguste Hippolyte Sauvrezy, Claudius Popelin, Louis Sauvageau, Crédence, 1867, Musée d'Orsay, Paris.
Antoine Kneib, Jules Dalou, Cabinet, médaille d’argent de l’Exposition Universelle de 1867, Musée des Arts Décoratifs, Paris.
Les ascenseurs hydrauliques de Léon Edoux, Bibliothèque Nationale de France.