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Le style Louis-Philippe, du nom de celui qui est appelé au pouvoir après la Révolution de 1830, fait suite au style Restauration et précède le style Second Empire ou Napoléon III. L’architecture et les arts décoratifs, orfèvrerie et mobilier notamment, connaissent sous la Monarchie de Juillet une période d’exception. Parmi les diffuseurs de ce style, citons Jacob-Desmalter et Bellanger, très appréciés de Louis-Philippe, qui participeront à de nombreuses expositions internationales.

Si le style Louis-Philippe prolonge un certain classicisme hérité du style Restauration dans les lignes sobres, les meubles deviennent toutefois plus imposants. La commode droite comportant une haute doucine en tulipe sur le tiroir supérieur est ainsi le meuble phare de la période. Le répertoire ornemental est quant à lui plus minimaliste, et l'emploi du bronze discret.

Avec la Révolution française naît véritablement la société bourgeoise et capitaliste qui, sous le règne de Louis-Philippe, connaît une ascension fulgurante. Le style Louis-Philippe s’adresse entre autres à cette classe acheteuse qui tente de combler sa légitimité par des décors cossus et massifs liés également à la recherche de confort.

Le fauteuil crapaud, entièrement rembourré de crins ou de ressorts, fait par exemple son apparition, aux côtés des meubles pratiques, comme les commodes-toilettes, les barbières ou encore les armoires à glaces qui détrônent les psychés. La présence de roulettes sur les pieds des tables et des sièges, comme on peut le voir sur cette paire de fauteuils réalisée par Claude-Aimé Chenavard, artiste décorateur de renom, ou encore sur ce fauteuil Voltaire, autre modèle incontournable, devient courante.

La « chambre bourgeoise », reconstituée au Musée des Arts Décoratifs, rend parfaitement compte des enjeux de l’époque : la recherche d’une nouvelle hygiène, qui se manifeste par exemple par la simplification des draperies qui entourent le lit bateau, typique de l’époque, se conjugue avec celle du confort, qui amène la présence généralisée de sièges rembourrés. On notera aussi la présence de chaises au décor ajouré, caractéristique de la période, et inspirées de l’art médiéval alors en vogue.

Initié dès le début du XIXème siècle, un vaste mouvement de redécouverte du passé national remet en effet au goût du jour le Moyen-Âge et la Renaissance. Le style Néo-Gothique fait ainsi son apparition dès 1815 et traversera tout le XIXème siècle en littérature, peinture, architecture mais aussi arts décoratifs avec par exemple les chaises de « style Cathédrale ». Le style Néo-Renaissance se développe quant à lui dans les années 1830 et connaîtra son rayonnement sous Napoléon III. Seront privilégiés, à l’inverse de ceux utilisés sous Charles X, les bois chauds et foncés tels que l’acajou, le palissandre, l’ébène, ainsi que l’hêtre et le poirier comme bois noircis.

Les frères Grohé, qui fondent leur ébénisterie en 1847, deviendront les fournisseurs officiels de Louis-Philippe et de Napoléon III et se spécialisent dans les styles historiques. Cette commode-secrétaire, qu’ils présentent en 1839 à l’Exposition des Produits de l’Industrie, est caractéristique de leur production et de celle de la période : elle relève à la fois de la recherche de fonctionnalité, de l’iconographie inspirée de la Renaissance ainsi que de l’usage de bois sombres (ébène et palissandre).

Les frères Grohé font partie des grands ateliers qui naissent à cette période et qui connaîtront leur heure de gloire sous le Second Empire, avec également l’ébénisterie Fourdinois ou encore Froment-Meurice, dynastie d'orfèvres dont François-Désiré oeuvra sous Louis-Philippe. Ce dernier est le créateur du Surtout réalisé à partir de 1846 pour le Duc de Luynes, d’après Jean-Jacques Feuchère, Surtout très connu pour sa technique révolutionnaire du repoussé. Inspiré de l’iconographie et des compositions des sculptures de la Renaissance, il représente les dieux et déesses Bacchus, Cérès et Vénus sur un globe et dont la pose évoque les Trois Grâces.

Georges-Alphonse Jacob-Desmalter (1799 – 1870), Bas de bibliothèque, 1832, Placage de palissandre et houx, marbre blanc, Musée du Louvre, Paris.
Louis-Alexandre Bellangé (1797 – 1861), Commode secrétaire, vers 1839-1843, Ébène et poirier noirci, acajou, bronze doré, marbre gris, cuir, Les Arts Décoratifs, Paris.
Claude-Aimé Chenavard (1798-1838), Paire de fauteuils, vers 1835, Bois noircie, bronze doré, Musée du Louvre, Paris.
Louis-Edouard Lemarchand (1795-1872), Chaise basse de la Princesse Clémentine d’Orléans, Palissandre incrusté de houx, soie, Musée national des châteaux de Versailles et de Trianon.
Fauteuil Voltaire avec roulettes, recouvert de tapisserie au petit point, au dossier surmonté de fleurs sculptées, palissandre, métal, musée national Magnin, Dijon.
Une chambre à coucher sous Louis-Philippe, 1836-1840, Les Arts Décoratifs, Paris.
Lit bateau, Détail, Une chambre à coucher sous Louis-Philippe, 1836-1840, Les Arts Décoratifs, Paris.
Ringuet Père et fils, Fauteuil, vers 1839, poirier noirci, bronze, Détail, Une chambre à coucher sous Louis-Philippe, 1836-1840, Les Arts Décoratifs, Paris
Grohé frères, Commode-secrétaire, vers 1839, Palissandre, ébène, palmier de bout, marbre, Musée du Louvre, Paris.
François-Désiré Froment-Meurice (1801-1855), Surtout de table du duc de Luynes, d’après Jean-Jacques Feuchère (1807-1852), 1846-1851, Argent repoussé et partiellement doré, Musée du Louvre, Paris