Style Néo-Renaissance / Ref.14918
François-Désiré FROMENT-MEURICE, Coupe en argent, agate et malachite ornée d'un riche décor maritime, 1853
Dimensions
Largeur 11cm
Hauteur 20cm
Profondeur : 10cm
Époque et provenance:
France, 1853
Cette splendide coupe au décor marin fut exécutée par François-Désiré Froment-Meurice en 1853.
Fils d’un modeste orfèvre mort peu après sa naissance, François-Désiré Froment-Meurice reprit le fonds de fabricant orfèvre de son beau-père, Pierre-Jacques Meurice, en 1828 ; quelques années plus tard, il hérita également de celui de marchand orfèvre joaillier.
Lors de l’Exposition des produits de l’industrie de 1839, Froment-Meurice portait déjà le titre d’« orfèvre joaillier de la ville de Paris ». Son exposition, très remarquée, lui valut une double médaille d’argent en orfèvrerie et en bijouterie. À l’exposition des produits de l’industrie de 1844, il fut récompensé par une médaille d’or. Son inspiration était éclectique, et les techniques et les matériaux employés étaient variés (pierres dures, émail, nielle, repoussé…). Il exposa entre autres des commandes de la ville de Paris, un calice destiné au pape, la coupe des vendanges acquise par le duc de Montpensier. Il obtint à l’exposition de 1849 un rappel de médaille d’or ; l’on y remarqua particulièrement le surtout de table commandé par le duc de Luynes, et les premiers éléments de la toilette destinée à la duchesse de Parme, dessinée par Duban. La toilette entière (table, miroir, candélabres, coffrets) fut présentée à Londres, à l’Exposition Universelle de 1851, où elle assura par sa virtuosité le triomphe de Froment-Meurice. L’orfèvre mourut, au sommet de sa gloire, peu avant l’Exposition universelle de 1855.
À sa mort, son fils lui succéda et devint par la suite l’un des orfèvres les plus brillants du Second Empire.
Cette coupe associant placage de malachite, argent ciselé partiellement doré et émaillé, et agate mousse, fut exécutée précisément à la fin de sa carrière. Elle s’inscrit parfaitement dans sa production de petits objets extrêmement raffinés.
Quatre pieds en forme de tortues soutiennent un socle plaqué de malachite selon la technique dite de la « mosaïque russe ». À partir de ce socle se dresse le pied en argent, dont l’abondant et délicat décor constitue la structure même. À la base, sur un lit de plantes aquatiques, un amour brandissant un trident serti d’une perle terrasse un monstre marin. Au-dessus s’épanouissent des plantes aquatiques accueillant également des perles, et s’achevant sur un motif de roseaux soutenant la coupe en agate mousse. La délicatesse de la ciselure de l’argent n’a d’égale que la subtilité de ses variations colorées.
L’ensemble fait écho au goût de l’artiste pour l’orfèvrerie du xvie siècle. L’éclectisme et les historicismes tiennent en effet une place privilégiée dans son œuvre.
Froment-Meurice exécuta une autre coupe, tout aussi précieuse, en s’inspirant également de l’orfèvrerie de la Renaissance. Il s’agit de la coupe dite « des Vendanges », aujourd’hui conservée au musée du Louvre.