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Style Japonisme / Ref.13327

Théodore DECK, Plat circulaire à décor de fleurs et papillons, vers 1880-1890

Dimensions

Profondeur : 7cm
diameter: 61cm

Époque et provenance:
XIXe siècle.

Statut:
Bon état.

Notre plat présente un décor influencé par les motifs asiatiques comme beaucoup d'autres œuvres de la production de Théodore Deck le sont. En effet, son œuvre se distingue par un grand éclectisme. Il fait cohabiter dans sa production plusieurs influences qui touchent les arts au XIXe siècle, en passant par l'historicisme que l'on retrouve dans les portraits de personnages historiques ou célèbres de ses plats, l'orientalisme, le japonisme ou l'art chinois. L'influence du Japon et de la Chine est tangible dans la production de Deck à partir des années 1870, on retrouve ainsi bien souvent une flore et une faune inspirées de l'Asie dans les décors de ses céramiques.
Par exemple, sur notre plat réalisé en céramique émaillée, se détachent sur un fond blanc à motifs ton sur ton en léger relief, une multitude de fleurs dont des coquelicots. Elles sont accompagnées de deux papillons, symbole de bonheur et d'immortalité dans la culture japonaise.
L'artiste nous éblouit par l'éclatante palette chromatique qu'il choisit pour la décoration de ce plat et qu'il arrive à rendre harmonieuse. Les fleurs sont peintes de jaune, de violet et de rouge orangé. Pendant que certaines feuilles sont de couleur verte, d'autres reprennent le fameux bleu turquoise de l'artiste et rappellent les ailes du papillon.

Après un apprentissage itinérant en Europe au début des années 1840, Théodore Deck (1823-1891) revient en France et plus particulièrement à Paris en 1847 et entre dans la fabrique de poêles de Gaspard Victor Vogt (1808 – 1845) dirigée par sa veuve Antoinette Rose Vogt. En raison de la Révolution de 1848, Théodore Deck retourne dans sa ville natale où il ouvre son propre atelier de terre cuite, avant de retourner dans l’atelier Vogt en 1851. Quatre ans plus tard, l'atelier obtient une première médaille lors de l'Exposition Universelle de 1855. Il décide par la suite de s'établir seul, rejoint par son frère ainé en 1858. Établis dans un premier temps au 46 boulevard Saint Jacques, ils ne font que des revêtements de poêle pendant un certain temps, puis forts de leur succès ils décident de se diversifier en se lançant dans la céramique. Ils déménagent en 1866 dans le passage des Favorites, au 271 rue Vaugirard où l'atelier Deck collabore pour la réalisation de plats ou de plaques avec de nombreux artistes peintres qui ont pour beaucoup déjà fait leur preuve au Salon. Parmi eux on peut citer Albert Anker (1831 – 1910), Ernest Carrière (1858 – 1908) ou encore Sophie Schaeppi (1852 – 1921). Théodore Deck a aussi formé des apprentis et notamment le plus connu d'entre eux Edmond Lachenal (1855 – 1948). En 1887 et jusqu'à sa mort en 1891, Théodore Deck quitte son atelier pour honorer sa nouvelle nomination à la tête de la manufacture de Sèvres. Il laisse la direction de l'atelier à son frère Xavier qui meurt en 1901. L'atelier est repris par son neveu Richard Deck qui ne parvenant pas à le faire perdurer, doit se résoudre à liquider l'entreprise en 1905.

Les frères Deck exposent pour la première fois les création de l'atelier en 1861 lors de l'Exposition des arts industriels qui se tient sur les Champs Élysées. Théodore Deck y reçoit une première médaille d'argent malgré des critiques mitigées notamment à cause de pièces craquelées. Ce n'est que l'année d'après qu'il rencontre un franc succès au Royaume-Uni en présentant à l'Exposition Universelle de Londres son fameux bleu turquoise sur l'imposant vase de l'Alhambra. Les participations aux Expositions Universelles rythment la carrière du céramiste et deviennent le moteur de ses avancées techniques. Lors de celle de 1867 à Paris, il reçoit une nouvelle médaille d'argent grâce à une nouvelle innovation qui laisse apparaître des reflets métalliques sur certaines de ses céramiques. En 1873 à Vienne, il collabore avec Emile Reiber pour présenter une jardinière spectaculaire de deux mètres de large adossée à un panneau de presque quatre mètres de haut. On fait appel à lui pour la réalisation de l'entrée nord du pavillon des Beaux-Arts lors de l'Exposition universelle de 1878 à Paris, où il présente par la même occasion une statue en pied d'Henry IV ainsi que sa technique sur fond d'or sous couverte utilisée dans la réalisation de ses plats à portraits. Il est nommé, la même année, officier de la légion d'honneur.

Pour plus d’informations sur cette œuvre, voir la vidéo sur MarcMaison.art.