Style Néo-Renaissance / Ref.10993

Cabinet à deux corps, de style Néo-Renaissance, en noyer sculpté avec incrustations d'émail et de lapis-lazuli

Ce magnifique cabinet à deux corps de style Néo-Renaissance fut réalisé au XIXe siècle en noyer.

Le registre supérieur s'ouvre par deux vantaux comportant des panneaux à décor de grotesques incluant un cartouche soutenu par les ailes de deux chimères adossées. Les vantaux, séparés par une baguette recouverte d'une frise végétale verticale, sont encadrés par deux paires de colonnes ioniques dont le bas du fût n'est pas cannelé mais lisse et couvert de branchages fruités. Elles soutiennent une architrave dont les angles et les côtés sont couverts d'une frise d'ove et de feuilles d'acanthes et dont le centre est incrusté de plaques en lapis-lazuli insérées dans un panneau lui-même encadré par des rameaux d’olivier dit « fruité » (représenté avec ses olives), symbole de sagesse de gloire et de triomphe.
La ceinture séparant les deux registres est, elle aussi, richement sculptée de divers éléments végétaux et comporte un tiroir dont la serrure est insérée dans un cartouche duquel s'échappent des gerbes de fleurs. Il est souligné par une palmette encadrée de volutes et de rinceaux et se terminant par une pomme de pin.
Ce tablier assure la transition entre le registre supérieur, plein et richement orné, et le registre inférieur, vide, qui est constitué de deux colonnes architecturées reliées à la ceinture par un élément en bois sculpté incrusté de lapis-lazuli. Le fond est simplement panneauté tandis que les colonnes reposent sur des piédestaux incrustés de lapis-lazuli reliés entre eux et au fond du meuble par une traverse ornée d'une frise sculptée.
L'ensemble repose sur une entretoise pleine supportée par quatre pieds boules. Enfin, ce magnifique cabinet est couronné d'un fronton brisé architecturé tout à fait remarquable dont les corniches latérales s'enroulent en volutes et dégagent un espace vide où s'élève un piédestal supportant un vase à l'antique. Il est orné d'un acrotère comportant, dans un cartouche, une plaque d'émail à décor d'une femme nue enveloppée de draperies.

Ce meuble est typique du style Néo-Renaissance qui se développe au XIXe siècle. Le cabinet, fabriqué depuis le XVIe siècle, connait un véritable succès dans les premières décennies du XVIIe siècle. Destiné à s'appuyer contre un mur, il est composé de deux éléments autonomes et superposés : la partie supérieure, pourvue d'une corniche et s'ouvrant à deux vantaux et la partie inférieure, souvent constituée de colonnes ou de pilastres et reposant sur des pieds boules. Ces deux registres sont reliés entre eux, comme c'est le cas ici, par une ceinture comprenant un ou plusieurs tiroirs et souvent parfois d'un tablier.
Au XIXe siècle, le cabinet perd sa fonction initiale de meuble de voyage : il est souvent conçu d'un seul tenant avec son piètement qui devient partie intégrante du meuble. De ses fonctions premières, il conserve celle d'apparat, renforcée par l'utilisation d'un vocabulaire ornemental et iconographique de style Renaissance (colonnes à l'antique, frontons brisés, frises d'oves, grotesques, chimères etc.) L'utilisation de matériaux nobles contribue à la beauté et au raffinement de ces meubles. Enfin, les incrustations d'émail ou de lapis-lazuli renouent avec le goût pour le mobilier précieux de la Renaissance tout en apportant quelques touches de polychromie.