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Style Napoléon III / Ref.13100

Henri-Auguste Fourdinois, Exceptionnel meuble-coffre à bijoux - Médaille d’or de l’Exposition de 1878

Dimensions
Largeur 127cm
Hauteur 165cm
Profondeur : 62cm

Statut:
Très bon état

Chef d’œuvre de l’Exposition Universelle de 1878, le coffre à bijoux présenté par la Maison Fourdinois est le fruit d’une collaboration fructueuse entre le génie de l’ameublement au Second Empire, Henri-Auguste Fourdinois, et le dessinateur et sculpteur Joseph Chéret (1838-1894), le sculpteur, Alfred-Ernest Carrier-Belleuse (1824-1887), et l'émailleur, Alfred Thompson Gobert (1822-1894). Déjà acclamé en 1878 et récompensé du grand prix de l’exposition, le meuble-coffre à bijoux est exposé à nouveau en 1882 à l’Exposition de l’Union Centrale des Arts Décoratifs, ainsi qu’en 1883 lors de l’Exposition d’Amsterdam, afin de représenter les arts et les industries nationaux au sein du Pavillon de la Commission française.

Comme la plupart des meubles produits par l’entreprise, le coffre à bijoux mêle avec un équilibre savant des matériaux parmi les plus précieux – l’argent, l’ivoire, le lapis-lazuli entre autres – à un savoir-faire époustouflant dans le domaine de l’ébénisterie, de la tapisserie, ainsi que du bronze. Le catalogue de la vente Fourdinois Beaux meubles. Anciens et modernes des 24 et 25 janvier 1887 à l’Hôtel Drouot, préparant la liquidation de l’entreprise, décrivait en ces mots le cinquième lot, autrement dit le meuble-coffre à bijoux que nous présentons : « Joli meuble à bijoux placé sur une table en bois de satiné, ornements en argent, bronze et ivoire, de style néo-grec. La partie inférieure en forme de table avec trois tiroirs dans la ceinture : celui du milieu à devanture s’abattant pour faire le bureau ; dans l’intérieur, une série de petits tiroirs. Elle est supportée par huit pieds reliés par des traverses ; les quatre pieds de face sont ornés, haut et bas, de bronzes finement ciselés ; sur les côtés, un ornement d’angle ajouré et ciselé. Dans l’entrejambes [sic], un tabouret de pieds couvert de velours bleu. Le coffre est orné de bronzes argentés et dorés. Les ornements de la frise, des pilastres et des panneaux sont en argent massif ciselé et incrusté suivant le procédé H. Fourdinois breveté. Les quatre angles sont pourvus de colonnes en lapis-lazuli et bronze, surmontées de statuettes ailées en ivoire, composées par Carrier-Belleuse. Sur les portes, des émaux de Gobert entourés d’ornements et guirlandes de fruits en argent ciselé et incrusté ; dans l’intérieur sont des petits tiroirs et boîtes secrètes avec façades incrustées d’ivoire gravé et motifs en argent. La partie du milieu est garnie de satin. Il est supporté par quatre pieds en forme de griffe et repose sur un tapis de velours bleu brodé, placé sur un piétement. »

L’emploi du langage décoratif des néo-styles, la richesse des matériaux, la recherche d’excellence dans tous les domaines de la création font d’Alexandre-Georges et Henri-Auguste des génies de leur temps dans leur compréhension profonde des aspirations esthétiques, morales et économiques de leur société. Fort de son enseignement auprès de Georges Jacob-Desmalter, Alexandre-Georges Fourdinois (1799-1871) fonde sa société en 1828, et s’associe en 1835 avec un autre artiste de renom, Jules Fossey. La première participation de l’association Fourdinois-Fossey à un événement de grande ampleur a lieu lors de l’Exposition des produits de l’industrie de 1844, où leur buffet néo-Renaissance remporte une médaille d’argent. Suite à ce succès, d’importants commanditaires s’adressent à eux, notamment Louis-Philippe qui leur commande du mobilier Louis XIII, ou encore le duc et la duchesse de Nemours pour leurs appartements au Palais des Tuileries. Cette collaboration fructueuse entre Fossey et Fourdinois prend cependant fin en 1848. En parallèle, Alexandre-Georges prépare l’éducation artistique de son fils Henri-Auguste (1830-1907) : celui-ci se retrouve dès 16 ans dans l’atelier de Félix Duban (1797-1870), alors attaché au chantier de restauration du château de Blois. Son apprentissage, Henri-Auguste le poursuit en Angleterre, contraint comme de nombreux autres artistes à l’exil après la révolution de 1848. Il y rejoint l’orfèvre Morel, et contribue au rayonnement de sa nouvelle entreprise Morel & Co lors de l’Exposition Universelle de 1851. A son retour à Paris, c’est auprès d’un bronzier, Victor Paillard, que le jeune Fourdinois va travailler, avant de parachever sa formation en entrant comme dessinateur dans une des premières maisons de tapisserie. C’est autour de l’année 1860 que Henri-Auguste commence à prendre de l’importance dans la maison, même si les sources nous manquent pour étayer cette thèse, et que ce n’est qu’en 1867 que Fourdinois père se retire définitivement de la direction de la firme. Cette même année est celle de la consécration pour Henri-Auguste, qui présente à l’Exposition Universelle un cabinet qui intègre immédiatement les collections du South Kensington Museum de Londres, le premier des musées d’arts décoratifs, et le principal à l’époque. Le stand de Fourdinois, si remarqué, est également honoré par le roi d’Espagne, qui lui achète le lit exposé. Par la suite, la maison Fourdinois continue de se distinguer aux diverses Expositions Universelles, comme à celle de Vienne en 1873, ou à celle de Paris en 1878. Henri-Auguste Fourdinois aura reçu tous les honneurs qu’un ébéniste d’art peut espérer : aux côtés des médailles d’or, des grands prix, des diplômes d’honneur, il reçoit de surcroît la croix de chevalier de la Légion d’honneur en 1870. Si son entreprise, risquant la faillite, doit fermer ses portes en 1887, elle reste emblématique dans sa production d’un goût et d’un certain art de vivre au Second Empire, dont le faste et le luxe continuent d’émerveiller.

Albert-Ernest CARRIER-BELLEUSE (1824-1887) grand sculpteur de la seconde moitié du XIXe siècle, il est principalement connu pour avoir été le maître d'Auguste Rodin (1840 – 1917) et pour ses bustes en marbre. Il atteint la reconnaissance en 1863 lorsque Napoléon III lui achète sa Bacchante, aujourd'hui conservée au musée d'Orsay. L'Empereur lui témoignera ensuite de son soutient durant tout son règne. Son œuvre a été grandement influencée par le style de la Renaissance italienne et par celui du XVIIIe siècle, qu’il contribue à remettre au goût du jour. Il est également, vers la fin de sa vie, directeur des travaux d’art de la Manufacture de Sèvres où son passage fut marqué par le renouvellement des collections et la modernisation du style.

Gustave-Joseph CHERET (1838-1894) se forme chez des ornemanistes avant de devenir, vers 1864, l'un des principaux assistants du sculpteur Albert-Ernest Carrier-Belleuse. Il assimile le style de son maître tout en se construisant une réputation avec des œuvres qu’il envoie au Salon des artistes français dès 1863 et collabore avec des maisons d'ornementation comme Christofle ou Fourdinois. À la mort de Carrier-Belleuse, en 1887, il assume brièvement la charge de directeur des travaux d'art de la manufacture de Sèvres restée vacante. Il est l’auteur de nombreuses sculptures de petites dimensions, groupe et statuettes, mais aussi de vases, cache-pots qu’il orne de personnages, de scènes et de motifs divers. Son œuvre de style néo-baroque annonce à bien des égards l’Art nouveau. On lui doit aussi quelques décorations, fontaines, cheminées monumentales exécutées pour des hôtels particuliers. Lors de l’Exposition de 1878, Henri-Auguste Fourdinois démontre la variété de ses créations et l’étendue des capacités de ses ateliers en présentant notamment deux portes monumentales, l’une dans le style néo-grec – tout comme notre meuble à bijoux –, et une autre dans le style Renaissance, réalisées en collaboration avec plusieurs autres artistes, et notamment Joseph Chéret. Ces deux portes ont été acquises par l’État auprès de l’artiste en 1885, et font désormais partie des collections du Musée d’Orsay de Paris.

Alfred-Thompson GOBERT (1822-1894) formé en tant que peintre dans l’atelier de Paul Delaroche, il finit par se consacrer exclusivement à l’art de l’émail auquel il a contribué à l’éclatante renaissance. Il réalise des décor pour la manufacture de Sèvres et en devient ainsi directeur des travaux d’art entre 1887 et 1891. Très talentueux, on ne connaît malheureusement pas beaucoup de ses œuvres, la plupart ayant été dispersées, offertes en cadeau par l’Empereur Napoléon III. Néanmoins, quelques unes sont encore conservées au musée d’Orsay ou au musée de la céramique à Sèvres.