Style Napoléon III / Ref.12004

Garniture de cheminée en onyx et en bronze doré Napoléon III, vers 1860

Cette très belle garniture de cheminée réalisée en marbre onyx d’Algérie présentant un riche décor en bronze doré est un travail des années 1860. Son style éclectique est caractéristique de la production d’objets d’art sous le règne de Napoléon III.

L’élément central de la garniture, la pendule, présente une structure en onyx sur laquelle prennent place de nombreux éléments de décor, tous en bronze doré, à commencer par les pieds en toupie. Sur la base, de petites fleurs de lys ciselées agrémentent le décor tandis qu’au-dessus, deux putti en haut-relief encadrent une ruche dont ils ramassent le miel avec les mains. Cette composition triangulaire est surmontée par le cadran de l’horloge, et encadrée de fines guirlandes de fleurs qui présentent un travail très soigné de la ciselure. Un vase rempli de fleurs et accueillant des oiseaux fait office de motif de couronnement à ce délicat mais riche ensemble. Le mécanisme, quant à lui, est accessible par l’arrière de l’objet.
Les candélabres encadrant la pendule sont également constitués d’onyx monté et garni en bronze. De forme balustre, ils reposent également sur des pieds en toupie. En partie supérieure, sept bras de lumière en bronze doré sont ornés, depuis la base du bras jusqu’à la bobèche, de feuilles d’acanthe. Le décor de sirènes qui orne la partie pansue de la balustre rappelle le vocabulaire décoratif du règne de Louis XIV et que l’on retrouve également sous la Régence, composé de guirlandes de fleurs et d’arabesques dérivées des grotesques de la Renaissance.

Le marbre onyx d’Algérie est une pierre d’une grande beauté très recherchée pour sa transparence qui la place à mi-chemin entre le marbre et l’albâtre. On le trouve dans différentes teintes – blanc, jaune, rouge ou vert. Utilisé sous l’Antiquité, il faut attendre 1849 pour que soit redécouverte la carrière, anciennement exploitée, à Aïn-Tembalek dans la province d’Oran. Rapidement, les droits d’exploitation tombent dans les mains de la Société Alphonse Pallu & Cie qui fait venir le matériau brut depuis l’Algérie jusque dans une usine à Paris, où le marbre est ensuite débité pour produire toute sorte de petits objets ou d’éléments architecturaux. La compagnie possède en sus ses propres ateliers de bronziers pour réaliser des montures.
Le matériau remporte un grand succès à l’Exposition des Poduits d’Algérie au Palais de l’Industrie en 1860, puis à l’Exposition Universelle de 1862 de Londres lors de laquelle la compagnie de Pallu remporte une médaille d’argent.
L’un des chantiers les plus emblématiques de l’essor du marbre onyx d’Algérie sous le Second Empire est celui de l’hôtel de la Païva, où il est largement exploité pour réaliser le décor intérieur.