Style Orientalisme / Ref.14715

Pendule de style rocaille au dromadaire

Cette pendule de style rocaille en bronze doré délicatement ciselé fut exécutée vers 1830. Elle provient de chez Raulin, à Paris.

Raulin est recensé dans les almanachs du commerce au numéro 21 de la rue du Chaume à Paris dans les années 1820-1830. Il est alternativement cité comme faisant des « matrices et planches d’impression », comme « fabricant de bronzes, ciseleur » et comme « f[abricant] de pendules, coupes, vases et tous articles rocailles ».

L’objet repose sur une base dont l’ornementation est précisément caractéristique du style rocaille : les courbes et les contre-courbes répondent aux volutes, tout en conservant une certaine symétrie. Au-dessus se déploient diverses plantes terrestres ou aquatiques (notamment des roseaux), encadrant un dromadaire tournant la tête vers l’arrière et portant sur son dos, au-dessus d’un harnachement ajouré, le cadran de la pendule. Celui-ci est encadré de motifs de coquilles ; un singe est suspendu, la tête en bas, du côté droit. L’ensemble est couronné d'un singe mangeant une banane conférant une grande légèreté au sujet.

Ces motifs, notamment le dromadaire et le singe, sont emblématiques de la fascination pour un Orient fantasmé qui naît au xviii^e siècle avant de prendre son essor au xix^e siècle, avec l’orientalisme. Ainsi, la pendule naît à la fois d’un historicisme et de cet amour de l’Orient se développant dans la première moitié du xix^e siècle.

Le musée du Louvre conserve une superbe pendule rocaille qui fut réalisée par Nicolas Brindeau vers 1745-1747, ornée d’un dromadaire couché soutenant sur son dos le cadran de la pendule. L’ensemble est couronné non d’un singe, mais d'un personnage comme juché sur la bosse du dromadaire, vêtu à l’orientale et portant une ombrelle.