Style Autre / Ref.11170
Important portrait de dogue allemand, huile sur toile
Dimensions
Largeur 177cm
Hauteur 144cm
Époque et provenance:
France, XIXe siècle
Cette importante huile sur toile représentant un dogue allemand arlequin, race de chien à poil court qui est connue pour sa taille particulièrement imposante, fut réalisée au XIXème siècle. Couché sur une étoffe, la tête bien droite, le chien est représenté dans une attitude extrêmement digne lui conférant une certaine noblesse. Également appelé « l’Apollon de la gent canine », le dogue allemand est apprécié pour sa beauté et son caractère sociable doté d’une forte sensibilité. C’est ce qui en fait le chien de compagnie par excellence bien que sa taille imposante exige un environnement spacieux.
C’est tout cela que nous raconte cette peinture, conçue comme un véritable portrait, ce qui est une réelle innovation de la peinture animalière au XIXème siècle. L’animal, bien sage, semble pendre la pose comme le ferait son maître. D’ailleurs, on imagine aisément que cette toile prenait place parmi la galerie de portraits familiaux d’une riche demeure, à côté de ses maîtres, comme un véritable membre de la famille.
C’est Théophile Gautier qui, en 1855 dans Les Beaux-Arts en Europe, baptise pour la première fois les peintres représentant des animaux d’« animaliers ». En effet, ce dernier avait été frappé par des peintures d’animaux classées à l’Exposition parmi les paysages. Il est vrai que, même si le genre animalier n’est véritablement reconnu en tant que tel que tard dans le siècle grâce à la constitution du Salon et de la Société des artistes animaliers, les peintures de paysages avec animaux ou d’animaux au sein d’un paysage sont nombreuses au XIXème siècle. L’animal familier que l’on rencontre dans les champs et les forêts de France et l’animal domestique ont désormais leur place dans les représentations artistiques.
C’est ainsi que sont créés, à la fin du XIXème siècle, le Salon des peintres animaliers, le Salon des peintres équestres et le Salon des Peintres et Sculpteurs de Chasse et de Vènerie. Ce dernier fût lancé à l’initiative de la Société Centrale Canine, présidée par le prince de Wagram. Il se tiendra de 1890 à 1912 dans l’Orangerie du Jardin des Tuileries, présidé par Jules-Bertrand Gélibert.
La véritable innovation de la peinture animalière du XIXème siècle est la justesse de trait toute anatomique dans les représentations, portée par de longues années d’études du monde animal. Cette volonté de réalisme invite à représenter l’animal dans son environnement naturel, à l’image de Rosa Bonheur, Constant Troyon ou de toute l’école de Barbizon.
Dans la continuité de ce mouvement, la représentation d’un animal domestique comme véritable portrait se développe, comme l’atteste ce portrait de dogue allemand. Le regard directement dirigé vers le spectateur et les très grandes dimensions de la toile montrent l’importance de ce chien , qui devait véritablement être à l’égal de n’importe quel membre de la famille. Le réalisme de sa représentation est autant anatomique qu’expressif, tout en donnant une image presque sentimentale de cet être cher.
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