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Style Japonisme / Ref.11387

GABRIEL VIARDOT (attr. à) - Chambre à coucher composée d’une armoire et d’un lit en sycomore teinté

Dimensions
Largeur : 155cm
Hauteur: 255cm
Profondeur : 225cm

Époque et provenance:
France, XIXe siècle

Statut:
Bon état

Cette ensemble de mobilier japonisant pour chambre à coucher se compose d’un lit et d’une armoire. Il fut très certainement réalisé par le chef de file du Japonisme français, l’ébéniste Gabriel Viardot (1830-1904), vers 1870-1880. Cette attribution est permise en raison de la grande qualité d’exécution des éléments et leur rapprochement stylistique à d’autres œuvres signées ou figurant dans les carnets d’archives.

Gabriel Viardot débute sa carrière en tant que sculpteur sur bois en 1849, et est alors déjà à la tête d’une petite équipe de sculpteurs bien qu’il n’ait seulement 19 ans. Il ouvre en 1853, une fabrique et un magasin de meubles situés aux 36 et 38 rue Rambuteau à Paris. À cette époque, Gabriel travaille avec son frère, Louis Gustave, sous le nom de « Viardot Frères et Cie ». Sept ans plus tard, en 1860, il créé son propre atelier, « G. Viardot », au 5 rue du Grand-Chantier, et prend la direction de l’affaire familiale qu’il gardera jusqu’en 1872. Il décide alors de se consacrer au « mobilier genre chinois-japonais », qu’il a pu observer notamment à l’Exposition Universelle de 1867. Sa production de meubles caractéristique était réalisée à partir de panneaux laqués et en relief envoyés directement de Chine ou du Japon souvent ornés d’incrustations de nacre du Tonkin. Les meubles étaient par la suite agrémentés par des bronzes d’ornement dont les modèles étaient tous de sa main. Gabriel Viardot participe aux nombreuses expositions qui marquent la scène artistique de la seconde moitié du XIXe siècle. Chacune de ses participations est couronnée de succès, il remporte en effet à l'Exposition Universelle de 1878, une médaille d’argent, puis à celles d'Anvers en 1885, de Paris en 1889 et 1900, une médaille d'or. Il participe également entre temps aux expositions de l'Union Centrale des Arts Décoratifs où il est placé hors concours et membre du jury dès 1884. On parle par ailleurs en ces mots de son travail dans La Revue des Arts Décoratifs de 1887 : " Au premier rang des exposants de meubles sculptés, il convient de placer M. Viardot (Gabriel), hors concours comme membre du jury. M. G. Viardot, ayant épuisé toute la série des récompenses, n’a pas pour cela tari la source d’éloges. Les pièces qu’il expose sont d’un fini et d’une exécution qui expliquent facilement le succès général qu’elles rencontrent. Inspiré des arts chinois et japonais, ces meubles, adaptés aux usages européens, sont bien supérieurs, comme facture, aux meubles d’origine, qui n’ont le plus souvent qu’un intérêt décoratif, et dont les assemblages sont presque toujours défectueux ; cette adaptation est très intéressante, car M. Viardot sait donner à ses meubles un cachet spécial, tout en conservant le style asiatique. »
Fort de son succès, l’entreprise Viardot employait au milieu des années 1880, entre 90 et 100 ébénistes et sculpteurs, formés par lui-même. Il employait également, une vingtaine de sous traitants. En 1885, suite à sa participation à l’Exposition d’Anvers, il est fait Chevalier de la Légion d’honneur.
A partir de 1890, il réalise des modèles de meubles pour la célèbre maison d’objets d’art décoratifs et de mobilier, l’Escalier de Cristal. On peut, en effet, lire dans les carnets d’Henry Pannier où étaient répertoriée une partie de la production, le nom de Viardot associé à la désignation de certain meubles. Viardot organise sa succession le 26 décembre 1890 en créant "G. Viardot et Cie", société où il est associé à ses deux enfants. Lorsqu'il meurt en 1906, ces derniers prennent la direction des ateliers.

L’armoire qui compose l’ensemble est ornée sur son fronton, rappelant les toits pagodes, d’une très belle sculpture en saillie représentant une branche de cerisier fleurie que l’on appelle « sakura » en japonais. Le centre du corps présente un grand miroir encadré de deux unités d’étagères asymétriques au dessus de cartouches ornées de branches de bambou en léger relief. L’ensemble de l’armoire reçoit des décors incisés mais aussi en relief de motifs appartenant à l’iconographie asiatique. On retrouve certains de ces éléments caractéristiques sur un modèle différent dans les carnets de dessins de l’ébéniste. On remarque, en effet, les pieds à spirales stylisées, les décors de branches en bas-relief sur les panneaux ainsi que le décor ajouré en bois dans l’angle supérieur droit du miroir.
Le lit est également orné d’une très riche décoration sculptée et ciselée aux inspirations asiatiques représentant des végétaux, des entrelacs, des fleurs et des animaux fantastiques. Le pied de lit présente ainsi un très beau médaillon de fleurs sculptées en haut relief au centre ainsi que des statues de chiens de Fô sur les montants se tenant debout au rebord. La tête de lit est quant à elle ornée d’un très beau dragon sculpté et est surmontée d’un dais aux motifs géométriques en frise. La présence du dais est très fréquente dans la production de lit par Gabriel Viardot comme nous le montre ses dessins d’archives. Sur le modèle joint, on constate également la présence du dragon sur la tête de lit.

Prix: sur demande

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