Style Napoléon III / Ref.10667
Albert-Ernest CARRIER-BELLEUSE (1824-1887) - "La confidence", exceptionnelle sculpture en marbre Statuaire signée
Dimensions
Largeur 46cm
Hauteur 66cm
Profondeur : 34cm
Époque et provenance:
Signé « A CARRIER-BELLEUSE ».
Entre 1872 et 1874.
Accompagné d’une quittance signée de Carrier-Belleuse, datée du 29 janvier 1875.
Statut:
En excellent état.
Nous devons ce magnifique groupe en marbre, où deux jeunes femmes partagent l’intimité d’une conversation, au sculpteur prolifique du Second Empire Albert-Ernest Carrier-Belleuse . Principalement connu comme le maître de Rodin, Carrier-Belleuse est un sculpteur majeur dont toute l’habileté est ici visible.
Collaborant déjà dans sa jeunesse avec de grandes maisons d’arts décoratifs telles que Barbedienne , Carrier-Belleuse atteint la reconnaissance en 1863 lorsque Napoléon III lui achète sa Bacchante, aujourd’hui au Musée d’Orsay. Son goût pour l’imaginaire galant du XVIIIe siècle, qui s’illustre dans La Confidence, lui vaut l’amitié de Théophile Gautier et la curiosité du Tout-Paris. Dans ce groupe, il réactualise le thème de la conversation chère à la sociabilité du XVIIIe siècle. L’amitié des deux jeunes femmes leur permet de partager des secrets, des choses peut-être interdites, ou du moins que l’on ne dit pas en public.
En mettant une lyre dans la main de la jeune femme qui murmure à l’oreille de l’autre, et en les revêtant toutes deux de toges qui les laissent partiellement dénudées, l’artiste évoque une scène rêvée du monde antique ou plutôt mythologique. La Confidence est donc une scène de l’aube du monde, qui nous montre ce dont l’Homme a toujours eu besoin, en l’occurrence l’amitié.
Le style de Carrier-Belleuse est particulièrement reconnaissable dans les coiffures qu’il imagine pour ses personnages. Le goût de Carrier-Belleuse pour les coiffures compliquées est bien connu, il produit de très nombreux bustes de fantaisie où les dames arborent des nattes enroulées, des fleurs, des coquillages. La confidente, parée d’une belle coquille, a la même coiffure qu’une femme, sans doute imaginaire, dont le buste daté de 1865 est à Cleveland. Cette coquille évoque le goût intimiste de la Régence , dont elle a été un emblème. Cette référence au XVIIIe siècle, typique de l’artiste, provient de son étude attentive des groupes sculptés par Clodion, dont il retient ici le charme piquant conjugué à la douceur.
Cette Confidence est a rapprocher également des ouvrages réalisés par l’artiste pour les monuments publiques en 1873. Les cariatides du Théâtre de la Renaissance à Paris sont coiffées de nattes similaires, ainsi que les grandioses Torchères de l’Opéra Garnier. La Confidence, dont on trouve la trace dès 1872, exprime donc un goût personnel de Carrier-Belleuse, dont il n’hésite pas à réutiliser le vocabulaire pour ses plus importantes commandes officielles.
Arrivé à une confortable reconnaissance dans les années 1870, Carrier-Belleuse n’hésite pas à organiser ses propres ventes dès 1872, où figure le petit groupe en marbre La Confidence, ainsi que sa version en terre cuite. Le groupe est proposé aux ventes suivantes de 1873, 1874 et 1875. Celui que nous présentons aujourd’hui a été réalisé avant 1875, l’artiste ayant signé le récépissé de paiement en janvier de cette année. Sur cette quittance, on peut lire : « Reçu de Madame Louise Ferrier la somme de trois mille cinq-cents francs – pour solde d’un groupe La Confidence – marbre. Paris 29 Janvier 1875, Carrier-Belleuse, 15 rue de la tour d’Auvergne. ».
Cette statue est ensuite restée dans la famille de l’acheteuse jusqu’à aujourd’hui. C’est donc la première fois depuis 1875 que cette œuvre refait surface sur le marché.
La Confidence a séduit de nombreux amateurs d’art pour la subtilité des modelés, qui décrivent la grâce des corps et des drapés avec précision. Les deux amies, disposées symétriquement de part et d’autre du banc, peuvent être admirées de tous les côtés. Il est un exemple probant de la qualité d’exécution des marbres de Carrier-Belleuse , qui sculptait merveilleusement malgré un rythme effréné. On retrouve ainsi ce groupe dans la collection du comte de Moreton-Chabrillan à la fin du XIXe siècle, et à la Nationalgalerie de Berlin.
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