Style Napoléon III / Ref.14982

Mathurin Moreau pour la fonderie du Val d’Osne, La Fée aux fleurs, fin du XIXe siècle

Cette sculpture en fonte de fer a été créée par Mathurin Moreau pour la fonderie du Val d’Osne, avec laquelle il collaborait, à la fin du xix^e siècle. Elle représente une jeune fille ailée entraînée par un angelot. La composition de la sculpture est complexe : la femme est assise en amazone ; son corps dénudé forme un arc de cercle, son bras relevé au-dessus d’elle s’entremêlant avec de longues guirlandes de fleurs. Celles-ci la relient à l’angelot qui semble entraîner la fée par leur intermédiaire et ainsi mettre toute la composition en mouvement. Le sculpteur porte une grande attention aux détails : le simple bandeau coiffant la femme, le drapé pudique passant sur sa cuisse et les cheveux de l’angelot tirés en arrière par le vent lui confèrent toute sa vivacité.

L’imposant piédestal de la sculpture est en harmonie avec celle-ci. Il est divisé en plusieurs compartiments dont l’intérieur est garni de motifs floraux et de divers objets symboliques : deux flûtes à bec formant un aulos (instrument à vent antique) accompagné de petits oiseaux, incarnant la musique harmonieuse ; une flûte de pan associée à des raisins évoquant le monde de Dionysos ; une gerbe de blé et des outils symbolisant l’agriculture ; un masque de théâtre et un chapeau de fou avec un tambourin et un rideau représentant les arts de la scène.

La sculpture de la Fée aux fleurs est présentée dans le catalogue de la fonderie du Val d’Osne (sur la planche 583), ainsi que son piédestal, de manière indépendante (sur la planche 570 bis). L’association des deux œuvres est donc née d’une volonté du commanditaire, qui imprima ainsi son goût à la commande.

Le Museum of Fine Arts de Houston possède un exemplaire de la Fée aux fleurs, identique au nôtre. Par ailleurs, Mathurin Moreau créa une autre « Fée aux fleurs », éditée en statuettes. Celle-ci est une jeune femme à la posture dansante, dont la nudité est plus soulignée que cachée par un drapé mouillé lui entourant le corps. Cette figurine très délicate fait écho à la sculpture en bronze, d’une taille plus importante mais non moins élégante.