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Style Japonisme / Ref.11400

Ch. PILLIVUYT & Cie, Paris - « Le village secret des souris » Ensemble de 12 assiettes japonisantes inspirées par la Manga de Hokusai

Dimensions

diameter: 23cm

Époque et provenance:
France, 1867 - 1878

Statut:
En très bon état.

Porcelaine.
Cachet au dos des assiettes « Ch. Pillivuyt & Cie / Paris / Exp. 1867 / Médaille d’or »

Cet ensemble de douze assiettes en porcelaine fut réalisé par la Maison Pillivuyt vers 1870. Le décor intitulé Le village secret des souris est inspiré par deux estampes issues de la Manga d’Hokusai (carnets 10 et 14) et est caractéristique de l’essor du Japonisme dans les arts occidentaux à compter des années 1860.
Ces assiettes sont audacieusement décorées de souris représentées alors qu’elles pratiquent diverses activités propres à l’humain. Les scènes principales sont entourées d’illustrations réalistes représentant des plantes et des fleurs, telles que des fleurs de cerisier traditionnelles du Japon, des oiseaux bleus et des bambous.
Cet anthropomorphisme assumé est clairement inspiré des Hokusai Manga tels qu’ils sont découverts par l’Occident, et la France plus particulièrement, au cours des années 1850-1860.
On retrouve dans ces assiettes des motifs directement issu des Manga, tels que le Mont Fuji et la souris portant une palanche à deux suspensions sur les épaules.

La maison Charles Pillivuyt qui signe ces assiettes est fondée en 1818 par Jean Louis Richard Pillivuyt qui remporte sa première médaille en 1823 à New York. En 1830, l’aîné des six enfants, Charles, est associé à la direction des affaires et, en 1847, la première boutique Pillivuyt s’implante au 46 rue de Paradis à Paris. La maison remporte sa première médaille d’or lors de l’ Exposition Universelle de 1855 . Présente également à l’ Exposition Universelle de 1862 à Londres, la manufacture de porcelaine étend sa renommée. A l’ Exposition Universelle de 1867 , elle remporte une nouvelle médaille d’or.
« La maison Ch. Pillivuyt, qui vient d’obtenir la médaille d’or et la croix d’honneur, est une ancienne et très grande maison. Elle occupe de quinze à seize cents ouvriers et fait trois millions d’affaires. Sa vente seule de Paris dépasse cent mille francs par mois. C’est en même temps une maison honorable et savante. (…) M. Ch. Pillivuyt fabrique principalement à Mehun-sur-Yèvre, département du Cher, ayant là une usine où travaillent 950 personnes, puis à Noirlac, même département, puis enfin à Nevers. Il a, de plus, un atelier de décoration à Paris. (…) Ses mérites particuliers consistent d’abord à faire lui-même ses pâtes, secondement à les cuire blanches et superbes sans bois, et troisièmement surtout dans l’application et le perfectionnement au grand feu de four de certaines couleurs décoratives. (…) Abordons maintenant le mérite qui, selon nous, assigne à cette progressive maison un rang véritablement incontestable, celui de la coloration décorative. En 1855 – la date n’est poins indifférente – on la vit porter à l’Exposition Universelle des reliefs blancs en barbotine sur fonds de couleur, céladon et autres, qui purent mettre Sèvres et les imitateurs de Sèvres en un certain émoi. Depuis lors, forte de la coopération de M. Hulot, son chimiste céramiste, elle a entrepris l’étude des couleurs au grand feu dur sous émail, dans le but hardi et décisif d’arriver à cuire d’un seul coup la pièce et son décor. (…) Ces laborieux hommes y sont parvenus. (…) Les pièces ainsi traitées par M. Pillivuyt sont un des saisissement de l’Exposition. » (Auguste Luchet, « Courrier de l’Exposition Universelle », in Le Monde illustré , 14 septembre 1867.

Cette série d’assiettes japonisantes, dont le modèle fut réalisé pour l’ Exposition Universelle de 1867 ou juste après, remporte un franc succès si l’on en croit la collection de cinq assiettes et un plat à gâteau conservé aujourd’hui par le Cooper Hewitt Smithsonian Museum de New York.

Il est fort intéressant de remarquer qu’à la même période, le faïencier François-Eugène Rousseau réalise en collaboration avec Félix Bracquemond un service de table portant le nom de Service Rousseau qui est lui aussi directement inspiré des estampes de Hokusai et qui remporte un franc succès à l’ Exposition Universelle de 1867 .