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Style Orientalisme / Ref.11800

Charles MATIFAT, Garniture de cheminée orientalisante aux chandeliers, après 1851

Dimensions
Largeur 25cm
Hauteur 74cm
Profondeur : 22cm

Époque et provenance:
France, XIXe siècle

Statut:
Très bon état

Horloge : H. 66,5 ; L. 32 ; P. 25 cm
Chandeliers : H. 74 ; L. 25 ; P. 22 cm


L’horloge de l’Exposition Universelle de Londres en 1851

Lors de l’Exposition Universelle de 1851, Charles Stanislas Matifat présenta un stand fourni sur lequel étaient exposés de nombreux objets exécutés dans une veine orientalisante, alors en vogue. Parmi ces œuvres se trouvait notamment une horloge double face, dont le succès fut tel qu’elle fut par la suite éditée en plusieurs exemplaires, y compris au sein de garnitures de cheminées complètes. L’espace d’exposition de l’artiste fut immortalisé par la gravure et par la photographie.

Charles Stanislas Matifat (actif entre 1820 et 1875) était un fondeur français. Il fut formé par l’orfèvre Antoine Vechte et reprit vers 1840, après la mort de son père, sa fabrique et son magasin de petits bronzes, statuettes, cheminées, lustres et objets de fantaisie, qui avait été fondée en 1820. Il reçut une médaille d’argent à l’Exposition nationale des produits de l’industrie en 1849 et participa à l’Exposition Universelle de Londres en 1851, où il obtint une médaille d’argent. En plus des petits objets mentionnés, son entreprise exécuta des monuments et de la fonte artistique, comme les lampadaires du grand escalier de l’Opéra de Charles Garnier vers 1861, par exemple.

Les pendules, vases, lustres, fontaines et objets décoratifs de Matifat étaient réputées pour leur précision, leur raffinement et leurs finitions soignées. Dans The Art Journal Illustrated Catalogue de 1851, l’art de Matifat est dit être « both useful and ornamental » (aussi utile que beau) (p. 48) ; l’auteur met également en avant son bon goût. L’auteur de The Illustrated Catalogue of the Universal Exhibition de 1867 salua sa capacité à tenir à la fois de l’artiste et de l’artisan (p. 90).

Matifat est aussi reconnu pour avoir inventé un procédé d’émaillage vitreux cuit sur bronze, qu’il utilisa dans l’exécution de la pendule présentée à Londres en 1851.

La pendule orientalisante de 1851 a les qualités d’une pièce d’orfèvrerie. Elle présente des décors d’une grande finesse, évoquant les arts décoratifs persans. Elle repose sur une base rectangulaire ornée de motifs floraux géométrisés et d’un blason de fantaisie. Sa partie supérieure est entourée de quatre colonnes et présente deux cadrans en émail adossés, pouvant indiquer chacun une heure différente, en chiffres perses. L’ouvrage est tout aussi travaillé à l’arrière qu’à l’avant. En effet, il était destiné à être posé sur une cheminée, devant une glace, qui renvoyait le reflet à la fois du deuxième cadran et de ces ornements. Enfin, le petit édicule est surmonté d’un toit évoquant ceux des palais des Mille et Une Nuits ; en son sommet, le croissant de lune de l’Empire Ottoman.

L’ornementation se déploie dans la fine ciselure de la base dorée et dans l’ajout d’émaux apportant des touches de couleurs variées aux dominantes de violet et de vert tendre.

L’horloge porte la signature de son auteur : « MATIFAT. PARIS. 1851 ».

La garniture aux chandeliers

À la suite de l’engouement pour cette pièce lors de l’Exposition, elle fut éditée en plusieurs exemplaires : il existe une garniture de cheminée avec des cassolettes, et une autre avec des chandeliers, qui nous intéresse ici.

L’horloge fut exécutée sur le même modèle que celle de l’Exposition de 1851. Comme les autres horloges de réédition, elle comporte deux différences avec l’horloge originale : cette dernière était surmontée d’un croissant ottoman, à la différence des horloges éditées ensuite ; et elle présentait un double cadran aux chiffres écrits à la turque, tandis que les autres sont dotées d’un côté de chiffres turcs, et de l’autre chiffres romains. Ces différences sont probablement le signe que ces horloges destinées au marché occidental furent quelque peu adaptées à un usage européen, tout en restant dans le goût orientalisant alors tant apprécié de cette clientèle.

La pendule est agrémentée d’une paire de chandeliers réalisés dans le même esprit : ils présentent la même structure dorée aux émaux colorés, et s’inspirent également des arts moyen-orientaux, à la fois dans leur forme et dans leur décor. Ils sont dotés d’anses dont les courbes en demi-cercle et les lignes perpendiculaires évoquent l’architecture musulmane. Au centre, le sommet imite celui des minarets orientaux.

L’ensemble présente de subtiles variations de couleurs par rapport à la pièce originale, y compris au niveau du cadran.

Une partie de l’œuvre de Matifat s’inscrit dans la vogue de l’orientalisme, qui traverse le xixe siècle. Avec le développement des moyens de transport et l’édition de nombreux récits de voyage, les œuvres et les thèmes venus d’ailleurs inspirèrent de nombreux artistes. L’influence des arts orientaux est perceptible dans les garnitures de Matifat : l’architecture colorée de l’horloge, avec ses colonnes et ses tourelles ottomanes évoquant les minarets des mosquées orientales, se rapporte à ce rêve d’un ailleurs. Elle se rapproche toutefois davantage des contes des Mille et Une Nuits que d’une architecture parfaitement imitée. De même, les chandeliers reprennent les formes des vases et des arcs en plein cintre de cette architecture, tout en donnant un objet bien distinct de la production artistique de cette région du monde.

Cet objet aussi beau qu’utilitaire connut donc une importante postérité à la suite de sa présentation au public de l’Exposition Universelle de Londres en 1851. L’influence de l’orientalisme est prégnante dans l’œuvre de Matifat, et plus particulièrement dans les formes de cet objet. Sa maîtrise de la technique de l’émail vitreux sur cuivre travaillé à chaud lui permet d’orner avec magnificence chacune de ces garnitures.