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Style Louis-Philippe / Ref.15695

Jean François Théodore GECHTER : Le combat de Charles Martel et d'Abdérame, roi des Sarrasins

Dimensions
Largeur : 41cm
Hauteur: 47cm
Profondeur : 24cm

Époque et provenance:
Bronze et base en marbre rouge
Entre 1833 et 1844
Le modèle en plâtre de ce groupe a été exposé pour la première fois au Salon de 1833, n° 2589
Base du bronze signée : « T. GECHTER » et titre de l'oeuvre « CHARLES-MARTEL ».

Statut:
En excellent état.

Le musée du Louvre possède la première édition en bonze de ce groupe, datée de 1833 et fondue à la cire perdue par Honoré Gonon, commande de l'Etat à la suite du Salon (Ent. 1991. 11). Ce même groupe surmonte l'horloge d'une garniture de cheminée conservée au Musée du Louvre, Paris, OA 11337. Le même groupe, conservé au Musée Bossuet de Meaux, est reproduit dans l'article de Catherine Chevillot, « Artistes et fondeurs au XIXè siècle », in Revue de l'art, n° 162, avril 2008, p. 53. Le musée des Beaux-Arts de Blois conserve une édition de ce groupe, reproduit dans l'article d'Isabelle Leroy-Jay-Lemaistre, « Une histoire de France illustrée. A propos de deux bronzes de Gechter récemment acquis », in Les amis du château et des musées de Blois, Bulletin n° 33, décembre 2002, p. 50 et 52. Une autre horloge surmontée du même groupe est conservée au Patrimonio Nacional de Madrid, Espagne : J. Ramon Colon de Carvajal, Catalogo de relojes del Patrimonio Nacional, reproduit au n° 474. Ce petit groupe de bronze représente le combat entre Charles Martel et le Sarrasin, Abdérame, près de Poitiers en 732. « Avant de passer les Pyrénées, Abdérame voulut étouffer la révolte de Munuza, gouverneur de la Catalogne, son ennemi personnel, qui s’était allié à Eudes, duc d’Aquitaine, dont il avait épousé la fille. Munuza, vaincu, se donna la mort, et sa femme, captive, fut conduite à Abdérame qui, frappé de sa beauté, l’envoya en présent au calife Heccham. Après avoir triomphé de Munuza il traversa la Navarre, entra dans l’Aquitaine avec une armée formidable, assiégea et prit Bordeaux, passa la Garonne et la Dordogne sans opposition et rencontra les troupes d’Eudes et de Charles Martel. Abdérame les tailla en pièces, et cette défaite fut si fatale aux chrétiens, que, de leur aveu, Dieu seul put compter le nombre des morts. Abdérame envahit l’Aquitaine, le Périgord, la Saintonge et le Poitou, et poussa des détachements jusqu’en Bourgogne. (…) Les soldats d’Abdérame portèrent le fer et le feu partout où ils passèrent, et surtout dans les monastères et les églises. Ils étaient déjà maîtres de la moitié de la France, et Abdérame s’avançait triomphant vers la Loire, lorsque parut, entre Tours et Poitiers, Charles Martel, à la tête des forces de trois royaumes. Une chaîne de collines avait couvert sa marche, tellement bien calculée, qu’Abdérame fut saisi d’étonnement en voyant l’armée française. C’était au mois d’octobre 732. Les six premiers jours se passèrent en escarmouches. Enfin, le septième, on en vint à une action générale ; les Sarrasins ayant attaqué avec peu de précaution, furent écrasés par l’impétuosité des soldats de Charles Martel. On combattit cependant jusqu’aux derniers rayons du jour » (Michaud, Biographie universelle ancienne et moderne, 1843, Tome I).L’exemplaire en plâtre de ce groupe fut présenté par Jean Gechter au Salon de 1833 sous le n° 2589. Le livret du Salon explicite le sujet: « Charles Martel, général des Français, gagne contre les Sarrazins la fameuse bataille de Tours où Abdérame fut tué, après avoir perdu 80 000 hommes de son armée ». À cette occasion, Gechter remporte une médaille d’or de deuxième classe et le Ministère du Commerce et de l’Industrie lui commande une fonte en bronze de ce groupe moyennant 3 000 francs. C’est le fondeur Honoré Gonon qui s’occupa de cette fonte, aujourd’hui conservée au Musée du Louvre (Ent. 1991. 11).Les sujets historiques étaient des sujets de prédilection pour les sculpteurs romantiques et le Salon de 1833 est un des rares représentants de ce mouvement. À l’instar de nombreux artistes de son temps, Gechter cherche ici à mettre en scène les figures marquantes de l'histoire de France. Le traitement fantaisiste et anachronique du sujet est également représentatif de ce goût troubadour. Ainsi, les détails pittoresques ne manquent pas : Charles Martel porte une armure du XVIè siècle, Abdérame porte une cotte de maille épousant singulièrement les formes de son corps et un pantalon à crevées dans le style du XVIè siècle français. Gechter se livre ici à des variations dans le rendu de la surface : rugosité de la cotte de mailles, surface lisse des jambières, ciselure des détails des harnachements.


Jean François Théodore GECHTER   (1796 – 11 décembre 1844)


Né à Paris en 1796, Jean Gechter suit tout d’abord les cours de l'Ecole des Beaux-Arts où il a pour maîtres François Joseph Bosio, sculpteur, et le peintre Antoine Jean Gros. Condisciple de Barye dans ces ateliers, il se spécialise dans la sculpture vers 1820 et expose au Salon de 1824 à 1840. Sa première commande publique est celle de la fonte du groupe de Charles Martel. En 1834, il récolte une médaille de deuxième classe grâce au groupe de la Bataille d’Aboukir. Puis, il prend part aux travaux de l'arc de Triomphe où il exécute un bas-relief représentant la Bataille d’Austerlitz. À la suite de cette commande, on lui décerne la Légion d’Honneur le 2 avril 1837. On lui doit aussi les deux statues du Rhin et du Rhône pour la fontaine Nord de la place de la Concorde réalisée en 1839. La même année, une commande royale lui demande la réalisation d’une grande statue en marbre de Louis-Philippe en costume de sacre. Aujourd'hui, cette sculpture est conservée à Versailles alors que la version en bronze est au musée des Arts Décoratifs de Paris.
Gechter a réalisé de nombreux petits groupes dans le goût de celui de Charles Martel. C’est là qu’on note la prédilection du sculpteur pour les combats entre cavaliers, saisis dans des mouvements fougueux, comme dans le groupe de Jeanne d’Arc. Gechter affectionnait particulièrement ce type de composition mouvementée où un cavalier cherche à terrasser un autre cavalier désarçonné. Ces combats sont prétextes à des études de chevaux, de mouvements et de contorsions chers aux romantiques. La figuration de l'acmé du combat est également caractéristique des sculpteurs romantiques.
Il semble qu’il y ait eu plusieurs éditions de ce groupe, différents éditeurs étant en relation avec Gechter : Denière, Galle, Debraux d’Anglure et Charpentier. Cependant, Gechter semble avoir peu vendu ses modèles à des maisons d’édition. À partir de 1841, Gechter apparaît dans l'Annuaire du Commerce en tant que bronzier et fondeur-statuaire. Il aurait donc lui-même fabriqué et signé les moules nécessaires à la fonte au sable. Il semble alors qu’il aurait organisé seul la fonte et la vente de ses modèles en les déposant dans des galeries de Paris, Londres, Berlin ou Dresde. Les statuettes d'édition permirent à Gechter de diffuser son art. Ces sculptures réduites aux dimensions d'un objet de décoration intérieure sont tout à fait typiques de la Monarchie de Juillet.
 

    
Gravure extraite de L'artiste, 2è série, Tome VIII, 1841, p. 322.