Style Napoléon III / Ref.17294

Leopoldo BONAFEDE (1833-1878) et la Manufacture de Saint-Petersbourg, Garniture de cheminée de style russisant

1876Bronze argenté, faïence à émaux en relief cloisonnés.Dimensions : Hauteur des candélabres : 75 cm, hauteur de la pendule : 40 cmSignature en alphabet cyrillique : « С.П.Б. Л. Бонафеде 1876 » (SPB L. Bonafede 1876)Mouvement signé : Japy

Cette garniture de cheminée signée par Leopoldo Bonafede est composée d'une horloge et de deux candélabres. Deux coqs s’affrontent de part et d’autre du cadran, les plumes de leur queue s’enroulant gracieusement en panache au dessus de leur tête. Le décor sophistiqué, réalisé en émail, propose une déclinaison d’arabesques et de palmettes, le fond blanc mettant en valeur les couleurs soignées. Le cadran est encerclé de chiffres de fantaisie, qui semblent imiter les caractères russes, mais sont en réalité des chiffres arabes, dans un jeu élégant de volutes.


La pendule prend place dans une monture de bronze argentée très stylisée, agrémentée de volutes et de palmettes qui apportent une grande légèreté à la composition ; elle est interrompue par des éléments émaillés, ornés d’un treillage et de rosettes stylisées, dans des teintes rappelant celle du cadran. Ils sont un écho au motif présent sur les candélabres, dont la monture est également décorée d’un jeu élégant de rinceaux et d’arabesques qui se confond avec les bobèches décorées de fleurs stylisées.

Fondé à Rome en 1846, l'atelier russe de mosaïques est transféré à Saint-Pétersbourg en 1856, où il étend ses activités à la fabrication d’objets émaillés. Il est placé un an plus tard sous la direction du romain Leopoldo Bonafede, et de son frère Giustiniano, appelés en Russie par le tsar Nicolas Ier. Celui-ci avait en effet envoyé plusieurs artistes russes se former à Rome auprès du célèbre mosaïste Michelangelo Barberi, dont Leopoldo est un des élèves les plus brillants, pour améliorer leurs connaissances techniques dans le domaine de la mosaïque. Les connaissances extrêmement étendues en chimie de Leopoldo lui permettent de donner un essor considérable aux ateliers d’émail, produisant des pièces d’une exceptionnelle qualité. L’influence de la vogue historiciste en Europe entraîne des productions dans le goût néo-gothique, bientôt suivie par des réalisations d’émaux de style persan, néo-renaissance ou encore ornés de motifs traditionnels russes présentés à l’Exposition Universelle de 1862 à Londres, puis à celle de Paris en 1867 où la Russie est invité d’honneur, et à l’Exposition de Vienne en 1873.



Le charme de la composition, la sophistication du décor, la beauté des couleurs font de cette garniture de cheminée des pièces d’une grande élégance, illustrations d’une production de qualité influencée par l’art russe et témoins d’un art de vivre raffiné.